Le militant pro-démocratie hongkongais Joshua Wong, visage du "Mouvement des parapluies" en 2014, a été arrêté vendredi matin, a annoncé son parti à la veille d'une nouvelle manifestation prévue dans l'ex-colonie britannique, mais interdite par la police.
"Notre secrétaire général @joshuawongcf vient d'être arrêté ce matin vers 7h30", a tweeté le parti Demosisto. "Il a été poussé de force dans un monospace privé, dans la rue, en plein jour. Nos avocats suivent désormais le dossier." Cette arrestation n'a pas été officiellement confirmée par les autorités. Hong Kong est secoué depuis près de trois mois par une mobilisation populaire sans précédent depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.
Plus de 850 arrestations
Ce mouvement a été marqué par de nombreuses actions organisées par la mouvance prodémocratie, en particulier des manifestations monstres, dont certaines ont dégénéré en affrontements violents entre radicaux et forces de l'ordre. Plus de 850 personnes ont été arrêtées en lien avec ces manifestations, et notamment le militant indépendantiste Andy Chan, qui a été interpellé jeudi soir.
Le fondateur du Parti national (HKNP), minuscule formation indépendantiste interdite par les autorités en 2018, a été interpellé alors qu'il était sur le point d'embarquer dans un vol à destination du Japon, rapporte le site Hong Kong Free Press en citant un porte-parole de la police. Ce dernier a précisé au site que Andy Chan était soupçonné de participation à une émeute et d'avoir agressé un policier.
Samedi, les manifestants entendent marquer le cinquième anniversaire du refus par Pékin d'organiser des élections au suffrage universel dans la ville, une décision qui avait déclenché le "Mouvement des parapluies", dont Joshua Wong, alors âgé de 17 ans, fut la figure la plus en vue. Lors de ce mouvement, des foules avaient bloqué le cœur financier et politique de Hong Kong pendant 79 jours pour exiger des réformes démocratiques. Mais Pékin n'avait fait aucune concession.
Joshua Wong, qui avait été condamné à une peine de prison pour son rôle dans ce mouvement, avait été libéré mi-juin, en annonçant d'emblée qu'il allait rejoindre les rangs de la nouvelle mobilisation qui avait débuté à Hong Kong. Invoquant des raisons de sécurité la police a refusé d'autoriser la manifestation de samedi, une mesure qui fait craindre des affrontements entre police et protestataires qui vont vraisemblablement braver l'interdiction.