Plus d'un million de personnes ont participé mercredi à Hong Kong à une manifestation pro-démocratie pour le Nouvel An, espérant insuffler en 2020 un nouvel élan à leur mouvement avec cette manifestation marquée par des affrontements avec la police. L'ex-colonie britannique connaît depuis juin sa plus grave crise depuis sa rétrocession à Pékin en 1997. En près de sept mois, la contestation pour obtenir des réformes démocratiques a été marquée par de grandes marches pacifiques, mais aussi de violents affrontements entre policiers et une partie des manifestants.
Plus d'un million de Hongkongais ont participé à la manifestation, selon les organisateurs. "La participation totale a dépassé le 1,03 million du 9 juin", a estimé dans un communiqué le Front civil des droits de l'homme (FCDH), se référant à la première manifestation d'ampleur marquant le début véritable du mouvement. Mercredi, les autorités ont demandé aux organisateurs de mettre fin à la marche plus tôt que prévu en raison d'affrontements. Autorisée, elle avait débuté pacifiquement dans l'après-midi, mais des affrontements ont éclaté alors que le cortège parcourait le quartier de Wan Chai.
Mettre à nouveau la pression sur le gouvernement
Visée par des cocktails Molotov, la police anti-émeute a fait usage de gaz lacrymogène et de gaz au poivre. "La police nous a demandé de disperser la marche", ont alors annoncé les organisateurs par mégaphone aux manifestants. "S'il vous plaît, partez immédiatement, dans le calme et lentement". Dans des scènes devenues familières, les policiers anti-émeute se sont déployés aux alentours de la manifestation, y compris à la station de métro de Wan Chai. Des manifestants masqués et vêtus de noir se sont rassemblés pour construire des barricades de fortune et des commerces ont été vandalisés.
Ces affrontements ont toutefois été minimes comparés à de précédents épisodes chaotiques. Au crépuscule, des journalistes de l'AFP ont vu les policiers arrêter une centaine de manifestants. Aucune confirmation n'était immédiatement disponible auprès de la police. La manifestation visait à mettre la pression sur l'exécutif local afin qu'il accède aux demandes des protestataires comprenant un véritable suffrage universel, une enquête indépendante sur le comportement de la police et l'amnistie pour toutes les personnes arrêtées depuis juin --environ 6.500 dont près d'un tiers âgés de moins de vingt ans.