Depuis vendredi, la mort de Qassem Soleimani, figure clé de l'influence de l'Iran au Moyen-Orient, tué dans un raid américain à Bagdad, suscite les craintes d'une escalade de la violence dans la région. Et alors que Donald Trump assure ne pas chercher la guerre avec la République islamique, Téhéran a d'ores et déjà promis de venger la mort de son général.
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Cette attaque fait que tous les intérêts américains dans la région deviennent des cibles, notamment les ambassades. L'attaque de la représentation américaine à Bagdad est la preuve que tous ces bâtiments peuvent se retrouver sous pression en un rien de temps. Les bases militaires de la région en Arabie Saoudite, aux Émirats, au Koweït ou encore en Irak, où plus de 5.000 soldats américains sont présents, peuvent aussi devenir des cibles. En prévention, Washington a annoncé le déploiement de 3.000 à 3.500 soldats supplémentaires au Koweït, en plus de 750 autres déjà envoyés cette semaine.
"Aucun régime ne pourrait accepter de perdre un homme de cette importance"
Pour François Heisbourg, de la Fondation pour la recherche stratégique, une riposte indirecte est également possible. "Si les Iraniens ne veulent pas couper tous les ponts, la riposte se porterait vraisemblablement contre les amis et les alliés des États-Unis dans la région", estime le chercheur au micro d'Europe 1, pour un "remake de ce que les Iraniens avaient fait en Arabie Saoudite il y a quelques mois, lorsqu'ils avaient bombardé avec beaucoup de succès les installations pétrolières saoudiennes".
"Quelque chose de ce genre me paraît être le service minimum", ajoute François Heisbourg, selon qui "aucun régime ne pourrait accepter de perdre un homme de cette importance". Et de conclure : "il y aura forcément une riposte". Mais cette réponse de l'Iran ne sera pas pour autant d'ampleur, et les cibles pourraient être plutôt très symboliques, comme l'était Qassem Soleimani. Un affrontement direct n'est pas forcément à prévoir non plus, chaque camp cherchant à jouer avec les nerfs et les limites de l'autre.