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Sara Menai (correspondante à Londres) avec AFP / Crédit photo : GETTY IMAGES / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP , modifié à
Une semaine après l'attaque au couteau ayant couté la vie à trois fillettes, le Royaume-Uni est encore secoué par les pires émeutes que le pays connaît depuis plus de 10 ans. Le gouvernement anglais promet une réponse rapide et ferme face aux émeutiers. À Londres, les habitants appellent au calme et clament être différents des contestataires. 

Après l'attaque au couteau qui a tué trois fillettes et blessée une dizaine d'autres à Southport, au Royaume-Uni, en juillet dernier, le pays vit depuis au rythme des émeutes. Le profil de l'attaquant, un jeune homme de 17 ans, Britannique et d'origine rwandaise, a fait l'objet de spéculations sur les réseaux sociaux, notamment sur sa religion, poussant des organisations d'ultra-droite à descendre dans la rue. 

Priorité pour mettre fin au chaos

Le Royaume-Uni connait ainsi ses pires émeutes depuis au moins 13 ans. La police a procédé à plus de 378 interpellations depuis le début des heurts, selon le NPCC, organisme qui regroupe les chefs des différentes forces de police à travers le pays. À Londres, les images laissent sans voix. Magasins pillés, policiers visés par des projectiles et début d'incendie dans deux hôtels accueillant des demandeurs d'asile... "Le week-end de la honte" titrait ainsi lundi le tabloïd The Sun. 

À l'issue d'une réunion de crise à Downing Street, le chef du gouvernement travailliste a annoncé la mobilisation d'une "armée" de réserve de policiers spécialisés pour faire face aux heurts, sans plus de détails. Au pouvoir depuis un mois, Keir Starmer a souligné que sa priorité "absolue" était de mettre fin aux désordres et que "les sanctions pénales soient rapides", et de "faire en sorte que les rues soient sûres pour le public", après les heurts du week-end.

"Qu'une excuse pour montrer leur racisme"

"Je comprends que les gens soient en colère, mais ils ne le montrent pas de la bonne manière. Ils viennent de montrer ce week-end qu'ils n'ont rien à voir avec nous. C'est honteux", résume une Londonienne au micro d'Europe 1. "Je pense que beaucoup de ces gens qui ont participé aux émeutes ont oublié pourquoi ils manifestaient", juge de son côté, un jeune homme. "C'est absolument horrible ce qui s'est passé à Southport. Mais ces émeutes ne sont qu'une excuse pour montrer leur racisme. Et je veux dire que nous ne pensons pas tous comme eux", assure enfin une retraitée interrogée dans les rues de la capitale. 

Dans un pays où il est rare de manifester. Les images du week-end ont choqué. Il faut remonter à l'été 2011 pour voir de telles émeutes au Royaume-Uni. À l'époque, des tribunaux exceptionnels avaient été mis en place pour juger les fauteurs de troubles dans les plus brefs délais. Des peines lourdes allant de six mois à dix ans de prison avaient été prononcées en 2011. Le procureur général du pays s'appelait alors Keir Starmer.