De longues semaines d’angoisse, d’attente et parfois de privations. C’est ce que décrit Merav Raviv qui a vu le retour ce certains membres de sa famille en Israël. Sa cousine Keren, son fils Oshad et sa mère Ruth ont été libérés vendredi dernier. "Ils mangeaient, mais pas régulièrement. Il y avait des jours où ils ne recevaient pas de nourriture ou seulement un peu de pain. Ils ont perdu entre six et huit kilos", décrit la jeune femme.
"La nourriture qu'on leur distribuait était principalement composée de riz, d'houmous et de haricots en conserve. Parfois du fromage et du pain pita, mais rien d'autre. Pas de fruits, pas de légumes, pas d'œufs. Ils dormaient dans des lits entassés et n'ont reçu que très peu de lumière, seulement 2h par jour. Quand ils demandaient des stylos ou des crayons pour passer le temps, les ravisseurs refusaient de peur qu'ils puissent communiquer", décrit Margarita Mashavi, directrice du département retour des otages à l'hôpital, citée par une porte-parole des familles. Merav Raviv en dit également davantage sur leurs conditions de détention quotidienne, comme pour se laver ou aller aux toilettes.
Des menaces, mais pas de mauvais traitements
"Lorsqu'ils voulaient aller aux toilettes, ils devaient frapper à la porte et attendaient environ une heure et demie, parfois deux heures", poursuit-elle. Les proches de Merav Raviv subissent des menaces permanentes. Certains de leurs gardes miment devant eux des gestes d’égorgement. D’autres otages racontent devoir chuchoter en permanence, mais n’évoquent pas de mauvais traitement. Une autre porte-parole a rapporté, ému, les propos de la tante du petit Ethan, un Français de 12 ans libéré par le Hamas. "Elle a dit que, lorsque les otages ont été emmenés à Gaza, ils ont d'abord été frappés par les habitants. Puis, pendant la captivité, les terroristes du Hamas les ont forcés à regarder le film des atrocités du 7 octobre qu'ils ont filmé avec une GoPro. Dès qu'un enfant voulait pleurer, ils le menaçaient avec une arme à feu pour qu'il se taise".
Il y a aussi l’histoire d’une évasion, celle de Roni Kariboy, qui a réussi à semer ses gardiens après un bombardement, comme le raconte sa tante à la radio Reshet Bet. "Il a essayé de rejoindre la frontière, mais je pense qu’il n’avait pas les moyens de comprendre où il se trouvait et dans quelle direction s'échapper. Alors, il s’est perdu. Et puis il a été capturé à nouveau par des Gazaouis qui l’ont livré aux terroristes." Des témoignages qui arrivent au compte-goutte, alors que les services de renseignement israéliens sont toujours en train de débriefer les anciens otages.