L'Assemblée nationale débat du projet de loi immigration proposé mardi par le gouvernement. L'un des enjeux de ce projet de loi est la création d'un titre de séjour pour les métiers en tension, c'est-à-dire les secteurs connaissant des manques de main-d'œuvre. La droite et l'extrême droite dénoncent un appel d'air. Chez nos voisins européens, la politique en la matière est très variable.
Systèmes à points chez les Allemands et les Anglais
En Espagne, les immigrés clandestins présents depuis au moins deux ans sur le territoire peuvent décrocher légalement un emploi dans les secteurs en tension comme l'hôtellerie ou l'agriculture. Chez nos voisins allemands, le gouvernement vient de présenter son projet de loi immigration avec un système à points : un étranger expérimenté dans un métier en tension qui parle allemand pourra être accueilli même sans promesse d'embauche et rester sur place jusqu'à un an pour chercher du travail. En Grande-Bretagne, le Brexit a aggravé la pénurie de main d'œuvre. Plus d'un million d'emplois sont à pourvoir. L'attribution des visas de travail repose sur un système à point. Pour les obtenir, il faut savoir parler anglais et justifier d'une offre d'emploi rémunérée au-dessus du salaire minimum de 30.000 euros par an.
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Enfin, l'agriculture et l'industrie italienne manquent cruellement de bras. Le patronat appelle Giorgia Meloni à augmenter les quotas annuels de travailleurs extracommunautaires autorisés. Une mesure peu probable au vu de la ligne politique anti-migrants de la présidente du Conseil.