Quelque milliers d'Irakiens ont manifesté dimanche dans plusieurs villes d'Irak contre les frappes occidentales en Syrie, à l'appel du leader chiite Moqtada Sadr, certains brûlant le drapeau américain. "Cessez de détruire la Syrie comme vous avez détruit notre pays", a scandé la foule réunie place Tahrir dans le centre de Bagdad, quinze ans après l'invasion de l'Irak emmenée par les Etats-Unis et la chute consécutive du régime de Saddam Hussein. Des dizaines d'hommes brandissant des drapeaux irakien et syrien ainsi que des femmes entièrement voilées de noir ont brûlé le drapeau américain aux cris de "Non à l'Amérique, Non au bombardement du peuple syrien".
Slogans contre la France et la Grande-Bretagne. Samedi, l'Irak s'est dit "inquiet" après que les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont mené le même jour des frappes ciblées contre le régime de Bachar al-Assad accusé d'avoir mené une attaque chimique sur une ville rebelle le 7 avril. Lors des protestations dimanche notamment à Bagdad, à Najaf, au sud de la capitale irakienne, et à Bassora, des slogans contre la Grande-Bretagne et la France ont également été scandés. Des drapeaux américains et israéliens ont été brûlés à Bassora, où des portraits du président américain Donald Trump barrés d'une grande croix rouge ont été déployés.
Ville sainte chiite. A Najaf, ville sainte chiite où réside Moqtada Sadr, des dizaines d'hommes portant le turban blanc des docteurs de la loi islamique ou noir des descendants du prophète Mahomet ont défilé, drapeau syrien en main. Moqtada Sadr, dont les milices avaient combattu la présence américaine en Irak durant l'invasion, a pris un bain de foule parmi les manifestants dans cette ville.