Corée du Sud : une église détruite, plusieurs blessés graves... Un village bombardé par erreur dans le nord du pays

Ce jeudi 6 mars, un village du nord du pays a été bombardé par l’armée coréenne, qui a largué 8 bombes... par erreur. Sept maisons et une église ont été détruites, et 15 blessés dont 4 graves ont pour l’heure été recensés, provoquant l’ire de la population. Comment une telle faute a-t-elle pu se produire ?
Eglise catholique soufflée, maisons détruites, 15 blessés dont 4 graves... Bombardée "par erreur" au matin de ce jeudi 6 mars, la ville de Pocheon se remet tout juste d'un exercice militaire qui a manqué de coûter la vie à certains de ses habitants. Deux avions de l'armée de l'air sud-coréenne ont largué huit bombes MK-82 sur le petit village, alors que leur zone d'entraînement se situait 8 kilomètres plus loin.
Des bombes capables de détruire des bâtiments entiers
En ce début de matinée du 6 mars, le village de Pocheon dans le nord du pays se réveillait paisiblement. La vie poursuivait son cours lorsqu’un avion de l’armée de l’air sud-coréenne a survolé la zone, larguant 8 bombes vers 10h du matin.
L’incident s’est déroulé lors d’un exercice conjoint avec l’armée de terre et l’armée américaine. Cet exercice avait lieu au Seungjin Fire Training Field, non loin du village de Pocheon. Pocheon se situe à 25 kilomètres seulement de la démarcation militaire avec la Corée du Nord, qui n’a pas réagi à l’incident militaire.
Cet exercice impliquait donc des échanges de tirs réels et mobilisait plus de 160 équipements militaires comprenant des chars, des avions de chasses, des hélicoptères et des automoteurs d’artillerie. “Huit bombes MK-82 ont été larguées de façon anormale par un avion KF-16 de l’armée de l’air, explosant hors du périmètre prévu”, a expliqué la ROK Air Force dans un communiqué. Ces MK-82 sont des bombes à usage général et air-sol, contenant 89 kilos d’explosif chacune. Elles peuvent détruire des bâtiments et des ponts, sur une superficie de la taille d’un terrain de football.
Tous les exercices de tirs suspendus
Les bombes seraient tombées hors de la cible prévue, située à 8 kilomètres du village touché. Toujours selon le communiqué de la ROK Air Force, deux avions seraient impliqués.
L’exercice impliquait “un tir simultané du second appareil lorsque le premier ouvrait le feu”, et le pilote du second appareil aurait rentré de mauvais calculs pour son tir. Mais selon un responsable anonyme de l'armée, les deux avions ont chacun largué quatre bombes sur la zone civile.
Une enquête a été ouverte par l’armée de l’air pour déterminer les causes précises de la défaillance, qu’elle soit humaine ou technique. Face à une si grave erreur, le maire de Pocheon, Park Yun-guk, a vivement réagi par un communiqué.
“Bien qu'il y ait eu des accidents où des balles ont rebondi sur des cibles et ont atterri ailleurs, il est tout simplement inimaginable qu'un avion tire directement sur des habitations civiles. J'exhorte fortement le gouvernement à reconnaître la gravité de cet incident et à agir rapidement en réponse", a-t-il exigé.
Le ministère de la Défense a de son côté annoncé la suspension temporaire de tous les exercices de tirs réels jusqu’à ce que toute la lumière soit faite sur l’incident. Elle a également présenté ses plus plates excuses et assuré qu’elle indemniserait toutes les victimes du bombardement.