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Didier François, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Alors qu'il doit rendre les clés de la Maison-Blanche en janvier prochain, Donald Trump souhaite prendre une série de décisions militaires radicales. Une stratégie qui pourrait viser à réduire les marges de manœuvre à l'international de Joe Biden, son successeur.
DÉCRYPTAGE

La tentation de la politique de la terre brûlée ? Battu dans les urnes, quand bien même il refuse toujours de le reconnaître, Donald Trump tente-t-il de réduire la marge de manœuvre diplomatique à l'international de Joe Biden ? Tout porte à le croire au vu des dernières volontés militaires du locataire de la Maison-Blanche. Jeudi dernier dans le bureau ovale, en présence du vice-président Mike Pence, le chef d’état-major Mark Milley et le secrétaire d’Etat Mike Pompeo, Donald Trump a demandé s'il était possible de bombarder un ou plusieurs centres nucléaires iraniens, rapporte le New York Times

Empêcher Joe Biden de négocier avec Téhéran

Une décision lourde de conséquences si elle avait été mise en place, qui est peut-être à mettre en parallèle avec la promesse de Joe Biden de reprendre les négociations avec l'Iran dès sa prise de fonction. Voilà qui est bien difficile à accepter pour Donald Trump, qui a fait de Téhéran son ennemi juré sur la scène internationale. Frapper l'Iran juste avant de rendre les clés du pays rendrait donc impossible pour Joe Biden toute relance des négociations avec ce pays. 

Rapatrier des soldats de plusieurs fronts

Derrière l'interrogation de Donald Trump de frapper l'Iran, probablement le site iranien d’enrichissement d’uranium basé à Natanz, au sud de Téhéran, se profile peut-être la tentation de la politique de la terre brûlée. D'autant que le milliardaire républicain a mis en place d'autres décisions militaires tout aussi radicales ailleurs dans le monde. En Irak et en Afghanistan, les troupes américaines vont être réduites à 2.500 hommes en janvier 2021, suivant sa promesse de mettre un terme aux "guerres sans fin". Donald Trump souhaite également mettre en place un retrait extrêmement rapide des troupes déployées en Somalie, voire une réduction accélérée du nombre de soldats stationnés en Allemagne. 

Le Président a d'ailleurs limogé sans cérémonie son ministre de la Défense, Mark Esper, il y a quelques jours, parce qu'il s'opposait au retour d'ici à Noël de plus de la moitié du contingent américain en Afghanistan. Là encore, il est possible de voir dans cette décision de réduire les troupes opérationnelles sur le terrain une façon de réduire le plus possible les marges de manœuvre de son successeur.