Golshifteh Farahani 6:36
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Ophélie Artaud / Crédit photo : Fabian Sommer / DPA / dpa Picture-Alliance via AFP
Il y a un an, le 16 septembre 2022, Mahsa Amini mourrait après avoir été arrêtée par la police des mœurs pour un voile mal ajusté. Son décès avait lancé le mouvement "Femme, vie, liberté". Des manifestations contre le régime, réprimées dans le sang. Mais le combat des Iraniennes continue. Au micro d'Europe 1, l'actrice franco-iranienne Golshifteh Farahani l'assure : "Les femmes continuent d'enlever leur voile, et ça ne pourra jamais revenir en arrière".

Un an jour pour jour après la mort de Mahsa Amini, 22 ans, décédée quelques jours après avoir été arrêtée par la police des mœurs pour un voile mal ajusté, le mouvement "Femme, vie, liberté" se poursuit en Iran. Les manifestations se sont poursuivies malgré la violente répression du régime. Selon les chiffres de l'ONG Iran Human Rights, au moins 537 personnes ont été tuées par les forces de sécurité iraniennes. Porte-voix des femmes iraniennes, l'actrice franco-iranienne Golshifteh Farahani était l'invitée d'Europe 1. "Le mouvement est très vivace, il a juste changé de forme", assure-t-elle.

"La rage et la colère se sont transformées en désobéissance civile"

"Ce qui s'est passé l'année dernière, c'était une rage qui s'exprimait dans les rues avec les manifestations. Beaucoup de gens sont morts, ont été arrêtés... mais la rage et la colère se sont transformées en désobéissance civile, qui est une humiliation du pouvoir. Les femmes, les jeunes filles continuent d'enlever leur voile, et ça ne pourra jamais revenir en arrière, ça va continuer", insiste Golshifteh Farahani.

 

Une mobilisation qui a touché toutes les sphères de la société iranienne, qui s'est appauvrie cette dernière année. Un Iranien sur trois vit sous le seuil de la pauvreté. "Ce mouvement n'a pas seulement commencé dans le monde privilégié de Téhéran, mais aussi dans le Kurdistan, dans les classes moyennes qui malheureusement n'existent plus car maintenant, tout le monde a faim. La situation économique est impossible et invivable", explique l'actrice franco-iranienne.

"Si on tourne le dos à cette histoire-là, on tourne le dos à l'humanité"

Malgré tout, la mobilisation se poursuit, et pour Golshifteh Farahani, le gouvernement iranien a peur. "Je crois que le régime a très très peur depuis des années. Quel régime [utilise comme prétexte, ndlr] les cheveux des femmes pour tuer des gens dans les rues ? En fait, cela montre que ça peut tomber à n'importe quel moment. Il y a une distance énorme entre le régime et le peuple. Avec un peuple qui déteste autant le régime en place, ce dernier ne peut pas rester au pouvoir".

 

Pour Golshifteh Farahani, le reste du monde a un rôle à jouer dans la situation en Iran. "C'est important que les dirigeants du monde ne s'assoient pas avec les dirigeants du régime" iranien, assure-t-elle et que la communauté internationale mette davantage de pression sur le régime. "Chaque fois que quelqu'un fait un pas pour les femmes en Iran, il fait un pas pour les femmes au monde et pour l'humanité. Tout ce qu'il se passe en Iran est juste une expression de notre monde et si on tourne le dos à cette histoire-là, on tourne le dos à l'humanité", conclut Golshifteh Farahani au micro d'Europe 1.