Six participants à un défilé de la Gay pride à Jérusalem ont été blessés, jeudi, à coups de couteau par un juif ultra-orthodoxe. Deux des victimes sont dans un état grave, a précisé le Magen David Adom, l'équivalent de la Croix-Rouge en Israël. La police a indiqué que l'agresseur a été arrêté avant de pouvoir attaquer d'autres participants du défilé.
Une femme est dans un "état très grave" tandis que deux autres victimes sont moins sérieusement blessées. Les trois autres ont été légèrement atteints.
L'agresseur venait de sortir de prison. L'auteur présumé, Yishaï Shlissel, avait déjà commis une agression homophobe lors de la Gay pride de 2005 à Jérusalem. Il avait blessé trois participants. Condamné à 10 ans de prison, cet homme venait d'être libéré il y a trois semaines, mais la police assure qu'elle "ne disposait pas d'informations sur les intentions de cet homme". Un photographe d'Associated Press a capté l'instant où l'homme sortait un couteau de sous sa veste.
JERUSALEM PRIDE PARADE: Stabber caught on AP camera moments before attack http://t.co/zDNDIarWQapic.twitter.com/M8bxgDeTQs
— Haaretz.com (@haaretzcom) 30 Juillet 2015
Les médias israéliens ont révélé qu'Yishaï Shlissel avait publié sur internet une lettre dénonçant "l'abomination" que constituait, selon lui, la tenue d'une Gay pride à Jérusalem sans que cela provoque de réaction de la part de la police.
La communauté gay souvent visée. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a dénoncé "un événement très grave. Son auteur sera jugé". Le chef du gouvernement a assuré la communauté gay de son soutien, qui a également subi une attaque mortelle à Tel Aviv en 2009 : "L'Etat d'Israël respecte la liberté privée de chacun, qui est un des principes fondamentaux en vigueur dans notre pays. Nous devons nous assurer que tout homme et toute femme puisse vivre en toute sécurité de la façon qu'ils ont choisie", a-t-il souligné.
Un très petit groupe d'une quinzaine de personnes ont manifesté contre la Gay pride. L'un d'eux a pour sa part condamné à la radio publique israélienne cette attaque, tout en soulignant qu'une "telle manifestation ne pouvait pas avoir lieu à Jérusalem". Pour lui, "il ne s'agit pas d'une marche de la fierté mais une marche de l'abomination". En butte à l'hostilité d'une grande partie de la communauté ultra-orthodoxe, les organisateurs de la marche avaient choisi, en accord avec la police, un tracé leur évitant de passer dans les quartiers religieux de la ville.
Une marche pourtant sécurisée. Un porte-parole de la police a souligné qu'un "très important dispositif de sécurité" avait été déployé autour de la marche. Après l'attaque, la manifestation s'est poursuivie dans des rues pavoisées avec le drapeau arc-en-ciel, vers le jardin de la cloche dans le centre de Jérusalem, où doit se dérouler une fête dans la soirée. "Comme il s'agit d'un endroit fermé, notre mission de protection sera plus facile à assurer dans ce jardin", a ajouté un porte-parole de la police.