Des dizaines de Palestiniens ont été tués dans des frappes israéliennes jeudi dans la bande de Gaza, où l'armée a annoncé une progression de ses soldats dans la ville méridionale de Khan Younès et de violents combats contre le Hamas. L'armée a dans le même temps intensifié ses raids en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où un homme de 27 ans a été tué par balle, selon l'Autorité palestinienne.
Les principales informations :
- De nouvelles frappes israéliennes ont fait des dizaines de morts selon le Hamas, qui annonce un bilan total de près de 25.000 morts
- L'armée israélienne progresse dans la ville méridionale de Khan Younès, et poursuit ses raids en Cisjordanie
- Les États-Unis bombardent les rebelles Houthis au Yémen, ces derniers revendiquent une nouvelle attaque contre un "navire américain" dans le Golfe d'Aden
Les États-Unis bombardent les rebelles houthis au Yémen
Alors que la guerre entre Israël et le Hamas fait craindre un embrasement régional, les États-Unis ont de nouveau bombardé les rebelles Houthis au Yémen et ces insurgés, qui se disent solidaires des Palestiniens, ont revendiqué une nouvelle attaque contre un "navire américain" dans le Golfe d'Aden. Dans la bande de Gaza, "93 personnes ont péri dans des attaques israéliennes, dont 16 dans une frappe contre une maison à Rafah", dans l'extrême sud du territoire assiégé où ont trouvé refuge quelque 1,3 million de Palestiniens fuyant les combats, a indiqué le Hamas.
Après le raid, Oum Walid al-Zamli a accouru à l'hôpital pour découvrir que ses enfants étaient tous morts. "Ils sont tout petits. Qu'ont-ils fait de mal ?", clame-t-elle en pleurant dans cette ville située à quelques km au sud de Khan Younès.
Le conflit en bref
La guerre, qui a dévasté le territoire palestinien et déplacé plus de 80% de la population, a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1.140 personnes, en majorité des civils, tués ce jour-là, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. Quelque 250 personnes ont été prises en otages et emmenées à Gaza durant l'attaque, dont une centaine ont été libérées à la faveur d'une trêve fin novembre. Selon Israël, 132 restent détenues dont 27 seraient mortes.
En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007. Selon le Hamas, 24.620 personnes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents ont été tuées et 61.830 blessées dans les opérations israéliennes. Après avoir mené des bombardements incessants par terre, mer et air contre le petit territoire où s'entassent quelque 2,4 millions d'habitants, l'armée israélienne y a lancé le 27 octobre une offensive terrestre dans laquelle elle a déploré la mort de 193 soldats.
"Combats au corps à corps"
Ces derniers, entrés depuis le sud d'Israël dans le nord de la bande de Gaza voisine, ont progressé en direction du sud du territoire palestinien, sous une couverture aérienne, après des affrontements acharnés avec les combattants du Hamas. Khan Younès est désormais l'épicentre des combats. Selon Israël, des responsables du Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne, se cachent dans l'hôpital Nasser de la ville. "Nous nous concentrons pour atteindre les dirigeants du Hamas", a déclaré le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.
Dans un communiqué, l'armée a dit que ses soldats avaient atteint "le secteur le plus méridional de la bande de Gaza depuis le début de l'opération terrestre". "A Khan Younès (...), les soldats appuyés par l'artillerie et l'aviation ont éliminé des dizaines de terroristes (dans des combats) au corps à corps".
Anniversaire symbolique
Les bombardements israéliens ont rasé des quartiers entiers à Gaza, provoqué une crise humanitaire majeure et mis hors service plus de la moitié des hôpitaux dans le territoire palestinien, auquel Israël impose un siège total depuis le 9 octobre après un blocus terrestre, aérien et maritime datant de 2007. L'ONU a dit redouter un "risque de famine" et des "épidémies mortelles" et l'Organisation mondiale de la Santé a affirmé que des patients "attendent la mort" dans les hôpitaux rendus inopérants par la guerre.
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Jeudi avant l'aube, des convois de médicaments destinés aux otages et d'une aide humanitaire pour les civils palestiniens "sont entrés à Gaza", selon des sources israélienne et palestinienne, dans le cadre d'un accord négocié par le médiateur qatari.
Au moins un tiers des otages souffrent de maladies chroniques nécessitant un traitement, selon le Collectif des familles d'otages "Bring them home now". À Tel-Aviv, une foule d'Israéliens s'est rassemblée pour célébrer de manière symbolique l'anniversaire jeudi du plus jeune otage, Kfir Bibas, enlevé le 7 octobre alors qu'il avait près de neuf mois. Le Hamas a annoncé en novembre la mort du bébé, de son frère et de sa mère, dans un bombardement israélien. Les autorités israéliennes n'ont pas confirmé.
Risque de débordement
Le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu est sous forte pression pour ramener les otages chez eux et reste inflexible face aux appels au cessez-le-feu. La communauté internationale, elle, redoute un débordement du conflit avec les échanges de tirs quotidiens à la frontière israélo-libanaise entre l'armée israélienne et le Hezbollah, et la multiplication des attaques des Houthis en mer Rouge.
Les États-Unis ont classé comme entité "terroriste" les Houthis qui poursuivent leurs attaques de navires marchands en mer Rouge et dans le golfe d'Aden. Ils ont visé pour la quatrième fois en moins d'une semaine des cibles Houthis au Yémen.