Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, est arrivé lundi en Arabie saoudite, première étape de sa tournée au Proche-Orient pour tenter de parvenir à une nouvelle trêve des combats meurtriers entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. Anthony Blinken, dont le pays est le principal soutien d'Israël, effectue son cinquième voyage dans la région depuis le début de la guerre le 7 octobre. Après Ryad, il doit se rendre au Qatar, en Egypte, en Israël et en Cisjordanie occupée.
Les principales informations :
- Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, en Arabie saoudite pour tenter de parvenir à une nouvelle trêve des combats meurtriers entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza
- "Une victoire totale" porterait "un coup fatal" au Hamas et à ses alliés pro-iraniens, dit Benjamin Netanyahu
- Le Hamas annonce un nouveau bilan de 27.478 morts
- L'Élysée envisage un "temps mémoriel" ultérieur pour les victimes françaises à Gaza, après l'hommage national mercredi aux victimes françaises de l'attaque du Hamas
"Une victoire totale" porterait "un coup fatal" au Hamas et à ses alliés pro-iraniens, dit Netanyahu
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a estimé lundi qu'une "victoire totale" de l'armée israélienne dans la bande de Gaza porterait un "coup fatal" au mouvement islamiste palestinien Hamas, mais aussi à l'Iran et à ses alliés. "La victoire absolue est essentielle car elle garantit la sécurité d'Israël (...). Une victoire totale portera un coup fatal à 'l'axe du mal' que sont l'Iran, le Hezbollah, les Houthis et bien sûr le Hamas", a-t-il estimé, selon des propos rapportés par son cabinet à l'issue d'une rencontre avec des militaires.
En absence de victoire, a-t-il encore affirmé, "les déplacés (israéliens) ne reviendront pas (chez eux). Le prochain massacre ne serait qu'une question de temps et l'Iran, le Hezbollah et d'autres feront la fête ici et détruiront le Moyen-Orient". Le Premier ministre israélien a aussi redit ce lundi qu'il "n'acceptera pas" les exigences du Hamas.
Le Hamas annonce un nouveau bilan de 27.478 morts
Le Hamas a annoncé samedi un bilan de 27.478 personnes tuées, en majorité des femmes, enfants et adolescents, dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien. Il a fait état d'un total de 66.835 personnes blessées depuis le début de la guerre le 7 octobre.
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L'Élysée envisage un "temps mémoriel" pour les victimes françaises à Gaza
L'Elysée a dit lundi envisager un "temps mémoriel" à l'avenir pour les "victimes françaises des bombardements à Gaza", après l'hommage national qui sera présidé mercredi par Emmanuel Macron pour les victimes françaises de l'attaque menée le 7 octobre par le Hamas en Israël.
La cérémonie de mercredi aux Invalides "vise à rendre hommage aux victimes d'un attentat terroriste majeur commis par le Hamas", a dit la présidence française à des journalistes. "Néanmoins, il est évident que nous devons la même émotion et la même dignité aux victimes françaises des bombardements à Gaza", a-t-elle ajouté en réponse à un journaliste, expliquant que les modalités de ce "temps mémoriel" seraient fixées ultérieurement.
"Les violences des colons doivent cesser", dit le chef de la diplomatie française en Israël
Le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, a estimé lundi que "les violences des colons" israéliens en Cisjordanie occupée devaient "cesser", à l'issue d'un entretien à Jérusalem avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. "Il ne peut y avoir en aucun cas de déplacement forcé de Palestiniens, ni en dehors de Gaza, ni en dehors de la Cisjordanie", a ajouté Stéphane Séjourné, en tournée au Proche-Orient pour tenter de pousser à une trêve des combats entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.
"L'avenir de la bande de Gaza est indissociable de l'avenir de la Cisjordanie, nous devons préparer cet avenir en soutenant l'Autorité palestinienne. Celle-ci doit se renouveler et se redéployer dès que possible dans la bande de Gaza", a-t-il estimé.
L'Unrwa accuse Israël d'avoir frappé un convoi d'aide alimentaire
Alors que la guerre va entrer mercredi dans son cinquième mois, 128 personnes, en majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont été tuées en 24 heures, a annoncé le Hamas. L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a accusé l'armée israélienne d'une frappe navale sur un convoi d'aide alimentaire qui s'apprêtait à entrer dans le nord de Gaza.
De son côté, l'armée a indiqué avoir mené des "raids ciblés" dans le nord et le centre du territoire, et tué "des dizaines de terroristes qui tendaient des embuscades" à Khan Younès. Elle pilonne depuis des semaines la ville, affirmant que des responsables du mouvement islamiste palestinien s'y cachent. Elle a annoncé dimanche y avoir investi un complexe utilisé par le Hamas comme centre d'entraînement pour préparer l'attaque sanglante du 7 octobre.
La guerre a été déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de plus de 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes. En riposte, Israël a lancé une offensive militaire qui a fait 27.478 morts, en grande majorité des civils, selon un bilan communiqué lundi par le mouvement terroriste.
À Rafah, plus au sud, le Hamas a aussi fait état de frappes israéliennes. Dans cette ville qui comptait 270.000 habitants avant la guerre, s'entassent désormais selon l'ONU plus de 1,3 million de personnes ayant fui les combats qui ont dévasté le territoire assiégé. La ville surpeuplée, située à la frontière fermée avec l'Egypte, pourrait être le prochain objectif d'Israël qui affirme vouloir "anéantir" le mouvement islamiste, classé organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a assuré que l'armée avait détruit la majorité des "bataillons" du Hamas. "La plupart de ceux qui restent sont dans le sud de la bande de Gaza et à Rafah, et on va s'en occuper", a-t-il ajouté.
Poursuite des tractations pour une seconde trêve
En parallèle, les tractations se poursuivent pour parvenir à une seconde trêve, après celle d'une semaine fin novembre. Une centaine d'otages retenus à Gaza avaient alors été échangés contre des Palestiniens détenus par Israël. Quelque 250 personnes ont été enlevées le 7 octobre et 132 otages sont toujours retenus à Gaza, selon Israël. Parmi eux, 28 ont été déclarés morts par les services du Premier ministre.
Lors de sa tournée, Anthony Blinken va appuyer le projet élaboré par les médiateurs qatari, américain et égyptien à Paris fin janvier, qui doit encore être approuvé par le Hamas et Israël. Les Etats-Unis continuent à soutenir "le droit d'Israël à se défendre" mais affichent une frustration croissante envers le gouvernement israélien. En Israël, Anthony Blinken tentera de faire augmenter l'acheminement de nourriture, d'eau et de médicaments dans la bande de Gaza où la situation humanitaire est désastreuse d'après les ONG.
Le 26 janvier, la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute juridiction de l'ONU, avait appelé les autorités israéliennes à prendre "des mesures immédiates" pour permettre la fourniture de l'aide "dont les Palestiniens ont un besoin urgent". Selon une source du Hamas, la proposition prévoit notamment une trêve de six semaines avec la libération de 35 à 40 otages en échange de 200 à 300 détenus palestiniens.
Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, exige un cessez-le-feu total. Ce que refuse Benjamin Netanyahu malgré la pression des familles des otages qui manifestent quasi quotidiennement pour demander la libération de leurs proches.
Des tensions toujours vives en Syrie
La guerre à Gaza a provoqué un regain de tension en Cisjordanie occupée où l'Autorité palestinienne accuse des colons extrémistes de violences meurtrières à l'encontre des Palestiniens. "Les violences des colons doivent cesser", a dit lundi le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné, en visite en Israël dans le cadre d'une tournée régionale. "Il ne peut y avoir en aucun cas de déplacement forcé de Palestiniens, ni en dehors de Gaza ni en dehors de Cisjordanie", a-t-il ajouté après avoir rencontré Benjamin Netanyahu.
Par ailleurs, les tensions sont toujours vives en Syrie, où au moins sept combattants des forces antidjihadistes dirigées par les Kurdes ont été tués dans une attaque de drone sur une base américaine dans l'est du pays, selon une ONG. L'attaque, revendiquée lundi par la "Résistance islamique en Irak", une nébuleuse de groupes pro-iraniens, intervient après les frappes de représailles menées par les Etats-Unis contre des forces d'élite iraniennes et des groupes armés pro-iraniens en Syrie et en Irak, qui ont fait au moins 45 morts.
Washington répondait à la mort de trois soldats américains dans une attaque attribuée à des groupes pro-iraniens le 28 janvier contre une base en Jordanie. Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur ces frappes américaines est prévue lundi à New York.