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avec AFP , modifié à
Au 36e jour du conflit entre Israël et le Hamas, les combats s'intensifient autour de plusieurs hôpitaux de Gaza, où l'armée israélienne assurent que des terroristes du Hamas se cachent. Les appels à la retenue se multiplient. Emmanuel Macron a "exhorté Israël à cesser" les bombardements tuant des civils, dans un entretien à la BBC.

Les appels à la retenue se multiplient face à l'intensification des combats autour d'hôpitaux à Gaza, au moment où la guerre déclenchée par l'attaque meurtrière du Hamas en Israël le 7 octobre entre samedi dans sa sixième semaine. De violents combats entre les troupes israéliennes et des combattants de l'organisation islamiste se sont poursuivis autour de l'hôpital al-Shifa dans la ville de Gaza, le plus important du territoire, a rapporté un correspondant de l'AFP.

Au 36e jour de ce conflit déclenché par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, 20 des 36 hôpitaux de la bande de Gaza sont "hors service" selon le bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

L'ONG Médecins sans frontières (MSF) a également relevé samedi matin sur X qu'"au cours des dernières heures, les attaques contre l'hôpital al-Shifa se sont intensifiées de façon dramatique", et a évoqué une situation "catastrophique" à l'intérieur de l'établissement. Vendredi, le Hamas a fait état de 13 morts dans une frappe sur ce complexe où ont tenté de se réfugier des civils, comme dans d'autres hôpitaux du territoire. Citée par MSF, une infirmière de l'établissement, Maher Sharif, a décrit une "scène d'horreur". "J'ai vu des cadavres, y compris de femmes et d'enfants", a-t-elle dit.

Les informations à retenir :

  • Les combats s'intensifient autour d'hôpitaux à Gaza.
  • Emmanuel Macron a "exhorté Israël à cesser" les bombardements tuant des civils, dans un entretien à la BBC.
  • Plus de 11.000 personnes sont mortes dans la bande de Gaza depuis le début de la riposte d'Israël, selon les chiffres du Hamas.
  • Près de "200.000 personnes" ont quitté le nord de la Bande de Gaza pour le sud en trois jours, selon l'armée israélienne 

Frappes sur l'hôpital al-Chifa de Gaza : l'armée israélienne dénonce de "fausses informations"

L'armée israélienne a démenti samedi avoir ciblé l'hôpital al-Chifa, le plus grand de Gaza, qualifiant de "fausses" les informations selon lesquelles ses troupes "encerclent et frappent" l'établissement.

"Au cours des dernières heures, de fausses informations ont été diffusées selon lesquelles nous encerclons l'hôpital al-Chifa et le frappons", a déclaré le porte-parole de l'armée israélienne Daniel Hagari à la presse, affirmant notamment qu'une frappe sur l'hôpital, vendredi, était "une roquette mal tirée appartenant à des organisations terroristes de la bande de Gaza".

Netanyahu veut "autre chose" que l'Autorité palestinienne actuelle 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit samedi vouloir "autre chose" que l'Autorité palestinienne, actuellement présidée par Mahmoud Abbas, pour diriger la bande de Gaza après le conflit qu'il y mène pour "éradiquer" le Hamas.

"Il ne pourra pas y avoir une autorité dirigée par quelqu'un qui, plus de 30 jours après le massacre (du 7 octobre ndlr), ne l'a toujours pas condamné (...). Il faudra autre chose là-bas. Mais dans tous les cas, il faudra qu'il y ait notre contrôle sécuritaire", a déclaré le dirigeant lors d'une allocution télévisée.

"Près de 200.000 personnes" ont quitté le nord de la bande de Gaza pour le sud en trois jours 

L'armée israélienne a annoncé samedi que "près de 200.000 personnes" ont quitté le nord de la bande de Gaza, où les combats contre le Hamas se sont intensifiés, pour se rendre dans le sud au cours des trois derniers jours.

"Près de 200.000 personnes ont quitté le nord au cours des trois derniers jours et se sont dirigées vers le sud", a déclaré le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari, lors d'une conférence de presse. Israël a accepté de faire des "pauses" humanitaires quotidiennes pour permettre aux civils de fuir vers le sud du territoire, davantage épargné.

L'armée israélienne dit qu'elle va aider à évacuer des bébés du principal hôpital de Gaza

L'armée israélienne a déclaré samedi qu'elle allait aider à l'évacuation de bébés du plus grand hôpital de Gaza, alors que d'intenses combats opposent soldats et combattants palestiniens autour de l'établissement.

"Le personnel de l'hôpital al-Chifa a demandé que demain, nous aidions à évacuer les bébés du service pédiatrique vers un hôpital plus sûr. Nous fournirons l'assistance nécessaire", a déclaré le porte-parole de l'armée Daniel Hagari lors d'une conférence de presse.

Il faut une résolution "contraignante" de l'ONU pour mettre fin à l'"agression" israélienne

Les dirigeants de pays arabes et musulmans ont demandé samedi au Conseil de sécurité des Nations unies d'adopter "une résolution décisive et contraignante" pour mettre fin à "l'agression" israélienne dans la bande de Gaza. Ils ont également rejeté l'argument israélien de "légitime défense" dans la bande de Gaza et exigé l'arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans ce territoire.

La déclaration finale d'un sommet qui s'est tenu dans la capitale saoudienne Ryad entre les dirigeants des pays arabes et islamiques indique que s'abstenir de "le faire encourage Israël de poursuivre son agression brutale qui tue des innocents (...) et réduit Gaza en ruine". 

300.000 personnes réunies samedi dans les rues de Londres pour réclamer un cessez-le-feu

Environ 300.000 personnes participent samedi à Londres à la manifestation pro-palestinienne pour réclamer un cessez-le-feu à Gaza, a indiqué à l'AFP un porte-parole de la police londonienne, mobilisée en force pour éviter tous débordements alors que des contre-manifestants sont également présents en nombre.

Il s'agit "de la plus importante marche" organisée dans la capitale britannique depuis l'attaque sanglante du 7 octobre menée par le Hamas contre Israël, et la riposte massive engagée par l'armée israélienne, a précisé sur X (ex-Twitter) la Metropolitan Police.

Deux bébés prématurés morts dans le plus grand hôpital de Gaza assiégé, selon une ONG israélienne 

L'ONG israélienne Physician for Human Rights-Israel a rapporté samedi que "deux bébés prématurés (étaient) morts" après l'arrêt forcé des soins intensifs néonataux faute d'électricité à l'hôpital al-Chifa, le plus grand de la bande de Gaza, assiégé.

Il y a aussi "un vrai risque pour la vie des 37 autres bébés prématurés" de ce service, avertit l'ONG, alors que les combats sont intenses entre troupes israéliennes et membres du Hamas à proximité de cet établissement de la ville de Gaza dont le fonctionnement est fortement perturbé.

"Aucune justification"

Le président français Emmanuel Macron a, lui, "exhort(é) Israël à cesser" les bombardements tuant des civils, dans un entretien à la BBC. "Ces bébés, ces femmes, ces personnes âgées sont bombardés et tués." Il n'y a "aucune justification" et "aucune légitimité à cela", a-t-il estimé. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a réagi en soulignant que "la responsabilité de tout tort fait aux civils incombe au Hamas", qui selon lui les utilise comme "boucliers humains" et qui a déclenché la guerre le 7 octobre.

Environ 1.200 personnes, en majorité des civils, ont péri à la suite de l'attaque sans précédent sur le territoire israélien perpétrée par l'organisation islamiste, selon un bilan révisé à la baisse d'Israël. Les bombardements menés en représailles par Israël ont depuis fait 11.078 morts dans la bande de Gaza, essentiellement des civils, parmi lesquels 4.506 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Le ministère a appelé vendredi la communauté internationale à "intervenir immédiatement pour empêcher que les hôpitaux de Gaza continuent d'être ciblés" et a invité "toutes les institutions internationales" à se rendre à l'hôpital d'al-Shifa pour le "protéger". "Tous les hôpitaux de la ville de Gaza ont été visés" vendredi par l'armée israélienne, a assuré à l'AFP le directeur de l'hôpital al-Shifa, Mohammed Abou Salmiya.

Sommet à Ryad

L'armée israélienne n'a pas commenté ces affirmations mais a affirmé vendredi qu'elle "tuerait" les terroristes du Hamas "qui tirent à partir des hôpitaux" à Gaza. Elle a dit dans la soirée avoir éliminé "environ 150 terroristes". Au total, 20 des 36 hôpitaux du territoire ne sont plus opérationnels, selon l'agence onusienne chargée de la coordination humanitaire (Ocha), alors même que le nombre de blessés croît quotidiennement. Vendredi, le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, avait reconnu qu'il restait "encore beaucoup à faire" pour protéger les civils à Gaza.

L'Arabie saoudite organise, elle, samedi à Ryad un sommet d'urgence de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), au cours desquels les dirigeants arabes et le président iranien devraient appeler Israël à mettre fin à son offensive à Gaza.

Pilonné sans relâche depuis plus d'un mois et soumis à un siège total, le petit territoire palestinien où 1,6 des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés selon l'ONU est plongé dans une situation humanitaire catastrophique. De plus en plus d'habitants se résolvent à quitter la ville de Gaza en ruines, où les denrées de base manquent.

Israël a accepté de faire des "pauses" humanitaires quotidiennes pour permettre aux civils de fuir vers le sud du territoire, davantage épargné, via un "corridor". Celui-ci a encore été emprunté vendredi par 30.000 personnes malgré des "explosions" qui y ont fait des morts, selon l'Ocha. Parmi ces réfugiés se trouvait Mounir al-Raï, venu de l'immense camp de réfugiés de Chati où, raconte-t-il, "des maisons s'écroulent sur leurs habitants" sous l'effet des tirs israéliens.

Arrêter le "carnage"

Le directeur de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, a appelé vendredi à l'arrêt du "carnage" dans la bande de Gaza. "Raser des quartiers entiers n'est pas une réponse aux crimes odieux commis par le Hamas. Au contraire, cela crée une nouvelle génération de Palestiniens lésés, susceptibles de perpétuer le cycle de la violence", a-t-il déclaré.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas ont mené sur le sol israélien une attaque sanglante contre des civils d'une ampleur et d'une violence jamais vues depuis la création d'Israël en 1948. LeHamas, classé organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l'Union européenne, détient en outre 239 otages, selon l'armée israélienne.

Celle-ci mène des combats acharnés contre le Hamas au cœur de la ville de Gaza, où se trouve selon elle le "centre" de l'infrastructure du Hamas, retranché dans un réseau de tunnels. Depuis des années, Israël accuse le Hamas d'utiliser les hôpitaux pour mener des attaques ou cacher des tunnels, et les civils comme boucliers humains, ce que dément le Hamas. Le Croissant-Rouge palestinien a indiqué que des snipers israéliens avaient tiré vendredi sur l'hôpital al-Quds, parlant d'au moins un mort.

"Pas d'eau"

Des centaines de milliers de réfugiés sont désormais entassés dans le sud du territoire, dans des conditions désastreuses. "On n'a pas d'eau, pas de toilettes, pas de boulangerie", dit Oum Alaa al-Hajin, qui a trouvé refuge dans l'hôpital al-Nasser, dans la ville de Khan Younès, après des jours de marche. Le territoire est privé d'eau, d'électricité, de nourriture et de médicaments par le siège total imposé par Israël depuis le 9 octobre.

Pendant ce temps, des roquettes continuent d'être tirées quotidiennement depuis la bande de Gaza vers Israël, où des sirènes ont retenti vendredi à Tel-Aviv. Deux femmes ont été blessées par des éclats d'obus, selon les secours. Israël est confronté "à plusieurs fronts", a déclaré vendredi un porte-parole de l'armée, Richard Hecht.

L'armée israélienne a annoncé avoir intercepté jeudi trois drones qui se dirigeaient vers son territoire, et a frappé vendredi la Syrie après la chute d'un drone sur une école dans le sud d'Israël. Elle a également indiqué "poursuivre ses opérations pour détruire les infrastructures" du Hezbollah au Liban, avec lequel les échanges de tirs sont quotidiens. Le mouvement pro-iranien a fait état vendredi de la mort de sept de ses combattants tués par Israël.