L'armée israélienne bombarde vendredi du centre au sud de la bande de Gaza, où elle a affirmé avoir tué des dizaines de "terroristes", les autorités du Hamas faisant état d'au moins 59 morts dans la nuit, à l'approche des 100 jours du conflit opposant Israël au mouvement terroriste. Un journaliste de l'AFP a entendu des tirs d'artillerie violents entre Rafah, à la pointe sud du territoire palestinien, et Khan Younès, la grande ville du sud, dans la nuit de jeudi à vendredi, marquée toutefois par moins de frappes.
Les informations à retenir :
- La bande de Gaza a été bombardée dans la nuit par l'armée israélienne
- Tsahal affirme avoir tué des dizaines de "terroristes"
- Les autorités du Hamas font état d'au moins 59 morts
- Internet et téléphone de nouveau totalement coupés dans la bande de Gaza
- Houthis : les intérêts américains et britanniques sont devenus des "cibles légitimes" après les frappes au Yémen
Internet et téléphone de nouveau totalement coupés dans la bande de Gaza
Internet et le téléphone ont de nouveau été totalement coupés vendredi dans la bande de Gaza, a annoncé l'opérateur palestinien Paltel sur le réseau social X, en pleine offensive de l'armée israélienne contre le Hamas dans le territoire assiégé. "Nous regrettons d'annoncer que tous les services de télécommunications dans la bande de Gaza ont été interrompus à cause de l'agression en cours. Gaza est de nouveau coupée du monde", a précisé la compagnie.
"Plus de 59 morts et des dizaines de blessés conduits dans les hôpitaux" de Gaza
Selon le Hamas, "plus de 59 morts et de dizaines de blessés ont été conduits dans les hôpitaux à la suite des attaques menées" dans la nuit "dans plusieurs secteurs". "Des dizaines de terroristes" ont été tués à Khan Younès et Maghazi, dans le centre, "dont des officiers de l'unité Nukhba" ("élite" en arabe, ndrl), a indiqué l'armée israélienne, qui a également fait état d'une frappe aux drones à Bureij, dans le centre.
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À Khan Younès, "un officier de l'unité Nukhba qui avait participé au massacre du 7 octobre", a notamment été tué, selon l'armée. À l'hôpital Najjer de Rafah, un jeune homme qui ne donne pas son nom, montre à l'AFPTV des corps dans des bâches de plastique. "Les femmes sont veuves, les enfants orphelins. Est-ce que quelqu'un se préoccupe de nous ? Pourquoi tout le monde reste silencieux ?", interpelle-t-il.
23.708 morts à Gaza depuis le début de la guerre
Depuis le début de la guerre, 23.708 personnes ont été tuées et près de 60.000 autres blessées dans la bande de Gaza, selon le dernier bilan publié jeudi par le ministère de la Santé du Hamas, qui gouverne le territoire depuis 2007. Avec une moyenne de 250 morts par jour selon ses calculs, le taux de létalité moyen de cette guerre est "significativement supérieur" à celui "de n'importe quel autre conflit récent", "en Syrie (96,5 morts par jour), au Soudan (51,6), en Irak (50,8), en Ukraine (43,9), en Afghanistan (23,8) et au Yémen (15,8)", a dénoncé l'Oxfam.
Dans un communiqué, l'ONG relève que la situation humanitaire déjà catastrophique des 2,4 millions d'habitants, est encore aggravée par la baisse des températures. La guerre a été déclenchée le 7 octobre par les attaques des commandos islamistes du Hamas, qui ont tué quelque 1.140 personnes, majoritairement des civils, dans le sud d'Israël.
Israël se défend d'une accusation de génocide "dénaturée"
Israël a déclaré vendredi qu'il ne cherchait pas à détruire le peuple palestinien à Gaza, en se défendant d'une accusation de génocide "totalement dénaturée" et "malveillante" portée contre lui devant la plus haute juridiction de l'ONU. L'Afrique du Sud a saisi le mois dernier en urgence la Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye, arguant qu'Israël violait la Convention des Nations unies sur le génocide, signée en 1948 à la suite de l'Holocauste. Pretoria souhaite que les juges enjoignent à Israël d'arrêter "immédiatement" la campagne militaire lancée à Gaza.
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Mais selon Tal Becker, l'un des avocats de l'Etat hébreu, Pretoria a "malheureusement présenté à la Cour un tableau factuel et juridique totalement dénaturé" du conflit. À l'aide de vidéos et d'images, M. Becker a dressé devant les magistrats un tableau d'horreurs commises selon lui lors de l'attaque du Hamas. Des membres du Hamas "ont torturé des enfants devant leurs parents, des parents devant leurs enfants, brûlé des gens" et se sont rendus coupables de viols et mutilations, a-t-il déclaré.
Houthis : les intérêts américains et britanniques sont devenus des "cibles légitimes" après les frappes au Yémen
Les intérêts américains et britanniques sont devenus des "cibles légitimes" pour les Houthis après les frappes des Etats-Unis et du Royaume-Uni au Yémen, ont déclaré vendredi les rebelles soutenus par l'Iran. "Tous les intérêts américano-britanniques sont devenus des cibles légitimes pour les forces armées yéménites après l'agression directe et déclarée contre la République du Yémen", a affirmé le Conseil politique suprême des Houthis.
"Les Américains et les Britanniques ne doivent pas croire qu'ils échapperont au châtiment de nos forces armées héroïques", a ajouté cette haute instance des rebelles, dans un communiqué publié par leurs médias officiels. "La joie des agresseurs ne sera pas longue, et notre main aura le dessus, si Dieu le veut", a encore poursuivi le Conseil suprême des Houthis.