L'Organisation mondiale de la santé s'est dite "consternée par la destruction effective" de l'hôpital Kamal Adwan dans le nord de la bande de Gaza après une opération de l'armée israélienne qui, selon l'OMS, a coûté la vie à "au moins huit patients". "De nombreux personnels de santé ont été arrêtés, et l'OMS et ses partenaires recherchent de toute urgence des informations sur leur statut", écrit le patron de l'OMS, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus sur X.
En réponse à ce message, la représentation israélienne auprès de l'ONU à Genève a reproché, toujours sur X, au Dr. Tedros de ne pas dire "que le Hamas s'est implanté à l'intérieur de l'hôpital".
Les patients évacués eux-mêmes
Avant que l'armée israélienne "n'entre dans l'enceinte, un dialogue a été engagé en coordination avec les équipes médicales". L'armée a "autorisé une fenêtre humanitaire et la majeure partie de l'hôpital a été évacuée", a assuré la diplomatie israélienne. La version du patron de l'OMS diffère : "Nous avons appris que de nombreux patients ont dû s'évacuer eux-mêmes, au péril de leur santé et de leur sécurité, les ambulances ne pouvant pas atteindre l'établissement", écrit-il.
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"Parmi les patients décédés, plusieurs sont décédés faute de soins de santé adéquats, notamment un enfant de 9 ans. Nous sommes extrêmement préoccupés par le bien-être des personnes déplacées qui se seraient réfugiées dans l'enceinte de l'hôpital", ajoute t-il. "Le système de santé de Gaza était déjà à genoux, et la perte d'un autre hôpital, même fonctionnant au minimum, est un coup dur", souligne le docteur Tedros.
L'infrastructure de santé de Gaza durement touchée
Toute l'infrastructure de santé de la bande de Gaza est durement touchée par les bombardements et les opérations au sol menées par l'armée israélienne depuis l'attaque sans précédent menée par le Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre. Cette attaque avait fait 1.140 morts, pour l'essentiel des civils et 240 otages, emmenés dans la bande de Gaza par le mouvement islamique. Depuis lors, l'armée israélienne bombarde sans relâche le territoire palestinien densément peuplé, faisant, selon le gouvernement du Hamas palestinien, 18.800 morts dont 75% d'enfants.
Israël accuse le Hamas de se servir de certains hôpitaux -qui ont un statut de protection spécial dans les lois de la guerre- pour y cacher des armes ou y installer en souterrain des postes de commandements. Ainsi, la représentation israélienne indique que l'armée "a arrêté 90 terroristes dans les environs, dont certains avaient perpétré l'attaque terroriste du 7 octobre". "Israël a également détruit les infrastructures terroristes et localisé de nombreuses armes et documents de renseignement, notamment cachés dans la salle des bébés à l'intérieur des incubateurs", selon le message sur X. La représentation israélienne y accuse aussi l'OMS de ne pas condamner l'utilisation que le Hamas fait des hôpitaux.