Israël-Hamas : «On assistait à des choses que le monde entier devait savoir», déclare un réserviste de Tsahal
Après l'attaque du 7-Octobre du Hamas en Israël, Elkana Cohen, réserviste pour l'armée israélienne, est appelé pour prendre part au conflit et intervenir à Gaza. Il explique dans l'émission "Europe 1 Soir" pourquoi il a décidé de tenir un carnet de bord qui fait l'objet d'un livre, "MATRICULE 07-10-23".
Du jour au lendemain, Elkana Cohen abandonne sa famille et son travail pour défendre son pays. Après l'attaque du 7 octobre 2023 du Hamas en Israël, ce réserviste de l'armée israélienne est appelé pour prendre la capitanat d'une unité de commando d'élite et se plonger dans la guerre qui se poursuit encore aujourd'hui.
Invité exceptionnel de l'émission Europe 1 Soir, il explique les raisons pour lesquelles il a décidé de tenir un journal de bord, qui fait l'objet d'un livre, MATRICULE 07-10-23 : le journal de guerre d'un officier commando de Tsahal à Gaza.
Documenter la réalité du terrain
"Au bout de six jours de combat dans la bande de Gaza, je ne pouvais pas communiquer avec ma femme, et j'ai décidé de lui écrire une lettre. En l'écrivant, je me suis rendu compte qu'on assistait à des choses que le monde entier devait savoir", affirme-t-il au micro de Stéphanie de Muru. C'est à partir de là qu'il décide de documenter tout ce qu'il voit sur le terrain, en prenant des notes et en filmant les scènes qu'il découvre, pendant 100 jours.
"Les soldats avec qui je me battais voyaient des choses, découvraient des choses, que le monde entier devait connaître", enchérit le capitaine d'un commando d'élite de Tsahal, qui prend l'exemple d'un moment terrible dans une école. "On a demandé (aux civils) de quitter le bâtiment, et personne n'est sorti, on ne comprenait pas pourquoi. On a utilisé un drone, et on a vu qu'il y avait des gardes du Hamas qui ne laissaient pas les civils sortir du bâtiment."
Le Hamas utilise les Palestiniens "comme boucliers humains"
Avec les images du drone, "on a vu quelques enfants qui essayaient de s'enfuir, être tués par les gardes du Hamas. On a compris qu'il fallait les abattre", affirme-t-il. Avant d'évoquer une dernière scène insoutenable. "Un des gardes est monté sur le toit, et il tenait dans les bras un bébé devant nous. Il savait qui nous étions. Derrière lui, un autre type du Hamas tenait une caméra. Ils se fichaient complètement de la vie de ce tout-petit." Le réserviste de l'armée israélienne poursuit en mentionnant l'arrivée de plusieurs femmes sur le toit de l'école.
"Je voulais en parler, en témoigner, parce que c'est le genre de scène auquel on assistait", souligne-t-il sur Europe 1. "Les gens du Hamas étaient tellement cyniques qu'ils utilisaient les Palestiniens comme boucliers humains, alors que nous essayions de protéger ces enfants des tirs mortels du Hamas. Ces scènes se multipliaient chaque jour. Je pensais que le monde devait le savoir", confie le réserviste.