Le processus semblait en bonne voie ce samedi après l'annonce d'une libération, dans la journée, de plusieurs otages, retenus dans la bande de Gaza, en échange de prisonniers palestiniens. Mais à 18h, heure locale, le Hamas annonce qu'il suspend l'opération. Officiellement, l'organisation terroriste accuse Israël de ne pas respecter les termes du cessez-le-feu en empêchant les convois humanitaires de se rendre dans le nord de Gaza, considéré par Tel-Aviv comme une zone de guerre.
Le Hamas reproche également à l'État hébreu ses critères de sélection des prisonniers palestiniens relâchés en échange des otages. En réaction, l’armée israélienne accentue la pression et lance dans la soirée un ultimatum au mouvement terroriste : la libération des otages avant minuit ou une reprise des combats.
Une guerre intestine au sein du Hamas ?
Très vite, l'atmosphère se tend, mais, en coulisses, les discussions reprennent par l'intermédiaire du Qatar et de l'Égypte. Après trois heures de flou, le Hamas annonce finalement que la libération des otages aura bien lui. Officieusement, pour Frédéric Encel, spécialiste du Moyen-Orient, la suspension de l'opération pourrait également être liée à une guerre intestine au sein même du Hamas.
"On sait que le djihad islamique et deux ou trois sous-groupes qui ont franchi la barrière le 7 octobre et qui ont capturé des otages pourraient vouloir tenir la dragée haute au Hamas pour obtenir des avantages de cette organisation. Et d'ailleurs, le Hamas a affirmé très rapidement qu'il ne détenait pas, lui, les 240 otages", explique l'expert. Si l'ultimatum de l'armée israélienne a permis, cette fois-ci, de débloquer la situation, ces possibles conflits d'intérêt au sein même de l'organisation terroriste pourraient complexifier la libération des prochains otages.