Comment expliquer l'ampleur de l'attaque du Hamas, passée sous les radars du renseignement israélien ? C'est la question posée par la communauté internationale, trois jours après l'attaque qui a fait au moins 700 victimes en Israël. Pour Frédéric Encel, docteur en géopolitique et invité d'Europe 1 matin ce lundi, l'une des raisons d'un tel fiasco peut s'expliquer, d'abord car aux yeux des militaires israéliens, le Hamas ne semblait plus une menace sérieuse.
Puissance endormie
"Il y a une raison strictement matérielle : les Israéliens considéraient que la barrière de sécurité était suffisante et manifestement elle a été mise à mal, les contrôles de sécurité aussi. (…) Donc soit il y a eu une cyberattaque qui a permis de casser la capacité technique à surveiller cette barrière, soit c'est une autre explication", avance-t-il. Mais pour le spécialiste, cet échec est à relativiser : "même si vous mettez des moyens herculéens pour le renseignement et la défense, vous allez déjouer neuf attentats sur dix, vous allez déjouer 95 attaques sur 100, l'infaillibilité n'existe pas".
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Loin d'être amateur, le Hamas est un mouvement islamiste radical terroriste qui peut être confondu dans son rôle de "gestionnaire de la bande de Gaza". Ce qui, pour Frédéric Encel, a fait qu'Israël, pourtant une grande puissance militaire, s'est "endormie sur ses lauriers" alors que "le Hamas se préparait à l'apocalypse". Autre problème selon le maitre de conférences : les revendications du Hamas, et par ailleurs des autres organisations islamistes hostiles à Israël comme le Hezbollah.
"Fondamentalement, il n'y a pas d'objectifs de négociations sur le fond car ces gens-là considèrent qu'Israël n'a pas lieu d'être et qu'au fond les juifs doivent disparaitre. Donc c'est très compliqué pour Israël", détaille-t-il. De plus, le Hamas a bénéficié du soutien de l'Iran et de l'argent du Qatar. "Et cet argent pose problème car sans les fonds du Qatar en faveur du Hamas, il n'y aurait pas cette capacité militaire et terroriste très importante", rappelle le spécialiste.