Quarante-sept migrants ont été débarqués dimanche soir à Lampedusa, une île au sud de la Sicile, après la saisie sur ordre de justice de leur bateau de sauvetage. Cet épisode a provoqué la colère du ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini.
Un ordre du procureur de Sicile
Le navire affrété par l'ONG allemande Sea-Watch battant pavillon néerlandais, qui stationnait dans les eaux italiennes tout près de l'île de Lampedusa, a été saisi dans la journée par la police financière italienne sur ordre d'un procureur de Sicile. Puis, les migrants à bord ont été transférés par moto-vedettes vers la terre ferme en fin de soirée.
Une décision que Matteo Salvini - également vice-Premier ministre et chef de la Ligue (extrême-droite) - a semblé découvrir en temps réel à la télévision, l'amenant à demander qui au gouvernement avait pu prendre une telle décision contre son avis formel. Déjà à couteaux tirés avec lui, son partenaire gouvernemental du Mouvement 5 étoiles, Luigi Di Maio, a rétorqué qu'il n'acceptait pas ses insinuations, rappelant qu'il était obligatoire de faire débarquer les passagers d'un bateau saisi par la justice.
Des échauffourées dans une ville du centre
Parallèlement à ce nouveau couac gouvernemental en pleine campagne pour les élections européennes, des échauffourées ont eu lieu dimanche soir à Florence, dans le centre du pays, entre des forces de l'ordre et 2.000 personnes venues protester contre la présence de Matteo Salvini qui tenait un meeting politique dans la ville.
Dimanche, le chef de Ligue avait jugé risibles les critiques du Haut-Commissariat aux droits de l'Homme (HCDH) de l'ONU contre un projet visant à durcir la législation anti-migratoire en Italie. L'ONU, "un organisme international qui coûte des milliards d'euros aux contribuables, qui a comme membres la Corée du Nord et la Turquie, et qui vient faire la morale sur les droits de l'Homme à l'Italie ? (…) Cela prête à rire", a commenté Matteo Salvini.