C'est le naufrage le plus meurtrier de ces dernières années en Grèce. Au moins 78 corps ont été repêchés depuis qu'un bateau, avec plusieurs centaines de migrants à bord, a chaviré au large de la péninsule du Péloponnèse, il y a deux jours. Depuis, plusieurs hommes suspectés d'être des passeurs ont été interpellés par les autorités grecques.
Une société sous le choc
Dans la banlieue d'Athènes, l'émotion domine. Si les Grecs sont désormais habitués aux drames au large de leurs côtes, l'ampleur de celui-ci a particulièrement choqué. "Les gens sont bouleversés par cet accident. Je me sens brisée en tant que personne, en tant que Grecque, que femme européenne", explique au bord des larmes, Kataleya. "J'ai tout simplement le sentiment qu'on n'a toujours pas réussi à trouver de solution à cette énorme crise humanitaire que nous traversons", poursuit-elle au micro d'Europe 1.
Près de 5.000 personnes ont manifesté hier dans la capitale et dans le nord du pays, très critique envers la politique migratoire grecque, alors que les autorités sont accusées de ne pas avoir réagi dans les temps pour secourir les naufragés. À Kalamata, dans le sud du pays, où sont en ce moment les 104 rescapés du naufrage, ce sont les secouristes qui témoignent du choc.
Des opérations de sauvetages toujours en cours
"Un jeune homme s'est mis à pleurer et a dit 'J'ai besoin de ma mère, j'ai besoin de ma mère'. Ce fut un moment très difficile. En tant qu'infirmière de la Croix-Rouge hellénique et en tant que mère, d'écouter un jeune homme en très mauvais état psychologique et physique, avoir besoin de sa mère et pleurer. Cette voix résonne dans mes oreilles", confie une infirmière.
Les opérations de recherches sont toujours en cours pour tenter de retrouver d'autres survivants, alors que le navire comptait plusieurs centaines de personnes à son bord.