Documents en main, Mohamed fait les cent pas devant le poste de la police portuaire. Il vient de faire un test ADN pour tenter d'identifier son frère parmi les 78 dépouilles repêchées en mer, quatre jours après le naufrage d'un bateau de migrants en Grèce. "Je leur ai demandé combien de temps il fallait pour avoir les résultats du test. Ils m'ont simplement dit qu'ils ne savaient pas, qu'ils ont trop de travail. Pour tout vous dire, je n'ai plus aucun espoir", désespère-t-il, au micro d'Europe 1.
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"Elle a besoin de son corps pour faire son deuil"
L'espoir de récupérer les corps de leurs proches, faute de les retrouver vivants, c'est tout ce que demande Issam à la recherche de son neveu. "Tout le monde veut savoir ce qu'il s'est passé. On a besoin du corps. La famille ne peut pas accepter la mort de leur enfant. Elle a besoin de son corps pour faire son deuil", explique-t-il en pleurant.
Face aux garde-côtes, Sachim explose. Voilà des heures qu'il cherche à voir les dépouilles. "Ils ne nous ont pas laissé rentrer. Ils ont regardé une photo et nous ont dit qu'un seul Pakistanais était ici. Mon frère pourrait être l'un des morts, mais on nous dit qu'il n'y a aucun moyen d'aller voir les corps. Tout ce que je demande c'est qu'il dresse au moins une liste des morts", peste Sachim. Selon les autorités grecques, l'identification des corps devrait prendre encore plusieurs jours.
Ce naufrage intervient en pleine campagne pour les élections législatives, les Grecs sont appelés aux urnes ce dimanche. La droite de l'ancien Premier ministre Kyriakos Mitsotakis espère obtenir la majorité absolue pour former un gouvernement sans alliance.