Le geste est marquant. Un groupe de migrants iraniens s'est fait coudre la bouche en signe de protestation contre leur sort, jeudi, dans la "jungle" de Calais. Une douzaine d'heures auparavant, le même geste avait été accompli par certains de leurs compatriotes.
Neuf Iraniens. La scène s'est déroulée au milieu d'un attroupement, devant des photographes et cameramen, juste en face de l'abri de Médecins sans frontières, dans la zone sud du camp vouée à être évacuée. Neuf Iraniens avaient la bouche cousue ou en train de l'être, sans que l'on sache si parmi eux certains s'étaient déjà fait coudre la bouche la veille.
Des aiguilles et du fil. Mercredi déjà, huit migrants iraniens s'étaient déjà fait coudre la bouche avec des aiguilles et du fil avant de brièvement défiler dans une allée du bidonville, la bouche partiellement cousue. Ils brandissaient des pancartes où il était possible de lire "We are humans" ("nous sommes humains") ou encore "Where is your democracy ? Where is our freedom ?" ("Où est votre démocratie ? Où est notre liberté ?").
Mercredi, un responsable associatif commentait cette action : "Cela montre bien que les solutions proposées ne leur conviennent pas", que ce soit le départ dans l'un des 102 Centres d'accueil et d'orientation (CAO) de France, dans le Centre d'accueil provisoire (CAP) de 1.500 places installé dans la partie nord du bidonville ou dans l'une des 50 tentes de la Sécurité civile.