Face à l'afflux de migrants, depuis quelques semaines, le projet de construction d'un mur aux frontières européennes ne cesse de prendre de l'ampleur. Le Parlement polonais a, par ailleurs validé, en octobre dernier, un projet gouvernemental de construire un mur pour contrôler l'arrivée de migrants en provenance de Biélorussie. Le coût du mur est évalué à 353 millions d'euros et il doit s'étendre sur plus de 100 kilomètres à la frontière entre les deux pays. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, avait éteint tout embrasement face à la polémique, en précisant que l'Union européenne "ne financerait pas de murs barbelés"
"Placer des barricades le plus haut possible, une absurdité"
Invité du Grand Rendez-Vous sur Europe 1, Clément Beaune est revenu sur cette actualité. Le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes a réaffirmé le refus de la France de se positionner en faveur d'une éventuelle construction de murs aux frontières européennes. "Avoir des policiers qui tiennent des frontières très bien, avec des moyens de surveillance, des caméras, des éléments qui protègent une frontière, oui", a-t-il déclaré au micro de Sonia Mabrouk avant d'ajouter : "Placer des barricades le plus haut possible, le plus large possible, qui vont enfermer l'Europe et la protéger complètement. Je crois que c'est une absurdité".
Clément Beaune en a profité pour tacler Valérie Pécresse, la candidate des Républicains à la présidentielle, favorable, quant à elle, à la construction des murs depuis ses pérégrinations en terre hellénique. "Madame Pécresse est allée en Grèce et elle a dit 'Je veux des murs'. Après, elle a dit 'Ce n'est pas assez fort. Je veux les murs de barbelés'. Pourquoi pas rajouter des chiens la semaine d'après ?"
"Respect des droits humains et des principes"
Malgré le dessein profond de douze des 27 pays présents au sein de l'Union européenne de vouloir sortir de terre ces barricades barbelées, majoritairement situés à l'Est de l'Europe, la France ne cédera pas aux pressions. "Le dossier a été instrumentalisé, regardez la géographie. Ce n'est pas un mur qui va nous aider. L'immigration provient [principalement] des arrivées maritimes. Je veux qu'on respecte les principes des droits humains, notamment le respect de l'asile", a-t-il conclu.
Le budget alloué à Frontex, l'agence européenne de garde-frontières, ne cesse d'augmenter chaque année. Il est passé de 114 millions d'euros en 2015 à 460 millions en 2020 et 544 millions en 2021. La création de ces murs n'a, donc, qu'une visée politique. Une manière fallacieuse pour ces pays de montrer qu'ils font quelque chose de concret sur un sujet majeur, l'immigration, et donc qu'ils existent sur l'échiquier européen.