300 à 400.000 civils sont aujourd'hui piégés dans le quartier de la Ghouta orientale. Depuis 48 heures, les forces du régime se massent autour de cette enclave proche de Damas, contrôlée en majorité par deux groupes rebelles islamistes.
"J'ai une famille et j'ai très peur". Au moins 100 civils, dont 20 enfants, ont été tués lundi dans les bombardements intensifs du régime syrien, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), soit le plus lourd bilan des pertes civiles en une journée dans les combats dans cette région depuis début 2015. Quelque 300 personnes ont également été blessées. Moyeb, un jeune Syrien, est coincé dans la zone. Joint par téléphone par Europe 1, il raconte l'enfer, la voix parfois recouverte par le bruit des bombardements. "Je ne peux plus sortir, parce que nous sommes assiégés et que toutes les issues sont fermées. J'ai une famille et j'ai très peur. Je vous parle depuis mon balcon, mon appartement n'est pas assez sûr…", témoigne le jeune homme.
"Une catastrophe humanitaire". Pour Michel Morzières, porte-parole du Collectif pour une Syrie libre et démocratique, une ONG en lien permanent avec des civils sur place, la situation est devenue "dramatique". "Sur une seule ville, on parle de cent obus par heure. Là, il faut se préparer une catastrophe humanitaire", s'alarme-t-il au micro d'Europe 1. Ce collectif vient d'écrire une lettre ouverte à Emmanuel Macron, afin de lui demander de prendre position diplomatiquement, en appelant le régime syrien à stopper les bombardements et à laisser passer l'aide humanitaire".
L'ONU réclame l'arrêt immédiat des bombardements. Lundi, l'ONU a demandé que les bombardements "cessent immédiatement". "La situation humanitaire des civils dans la Ghouta orientale est totalement hors de contrôle. Il est impératif de mettre fin immédiatement à cette souffrance humaine insensée", a déclaré le coordinateur de l'ONU pour l'aide humanitaire en Syrie, Panos Moumtzis, dans un communiqué. "La récente escalade de la violence aggrave une situation humanitaire déjà précaire pour les 393.000 habitants de la Ghouta orientale, dont beaucoup sont des personnes déplacées", a-t-il souligné.
Selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, "le régime bombarde intensément la Ghouta orientale en vue d'une offensive terrestre".