Depuis le début de la crise migratoire et la prise de conscience européenne de l'ampleur du défi à relever, la Hongrie est en première ligne. Et Budapest s'est distingué par son hostilité décomplexée face à l'afflux de réfugiés, bien aidé par les déclarations fracassantes de son Premier ministre Viktor Orban, souvent décrié pour ses prises de positions populistes. L'homme politique a récidivé lundi en affirmant que l'Europe était "submergée" par les migrants, un "danger", selon lui, pour le continent et son "mode de vie".
Déclarations alarmistes d'Orban. "Ils nous submergent. Ils ne frappent pas à notre porte, ils l'enfoncent sur nous", a-t-il déclaré devant le Parlement qui devait adopter dans l'après-midi une législation élargissant encore les pouvoirs de l'armée et de la police contre les migrants. "Nos frontières sont en danger. Notre mode de vie bâti sur le respect de la loi. La Hongrie et toute l'Europe sont en danger", a-t-il encore insisté à deux jours d'un sommet européen destiné à trouver une solution commune à la crise migratoire. La nouvelle législation hongroise, a obtenu la majorité des deux-tiers requise : elle va donc notamment permettre un déploiement accru de l'armée aux frontières et autoriser dans certaines conditions les forces de l'ordre à ouvrir le feu contre des migrants.
Des publicités dans les journaux libanais. Une hostilité évidente qui se manifeste également dans les journaux libanais. Et pour cause, le gouvernement a acheté des espaces publicitaires dans des journaux du pays pour avertir les candidats à l'émigration qu'ils risquaient la prison s'ils tentaient d'entrer illégalement sur son territoire. "Les Hongrois sont hospitaliers, mais les mesures les plus sévères possibles sont prises contre ceux qui tentent d'entrer en Hongrie illégalement", prévient le texte de la publicité publiée lundi en langue arabe et anglaise par trois quotidiens locaux.