La République tchèque dit avoir été visée par plusieurs cyberattaques russes

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avec AFP // Crédit photo : Mathieu Thomasset / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
La République Tchèque a été la cible, à plusieurs reprises, de cyberattaques orchestrées par un groupe lié aux services de renseignement militaire russes. "La République tchèque est une cible" et est "perçue par la fédération de Russie comme un pays ennemi", a ajouté le ministre de l'Intérieur tchèque, Vit Rakusan. 

Le ministère tchèque des Affaires étrangères a déclaré vendredi que Prague avait été à plusieurs reprises la cible de cyberattaques orchestrées par un groupe lié aux services de renseignement militaire russes GRU.

"Ces attaques ont été orchestrées par la Fédération de Russie et son service de renseignement"

"Certaines institutions tchèques ont été la cible de cyberattaques exploitant une vulnérabilité inconnue jusqu'alors dans Microsoft Outlook à partir de 2023", a déclaré le ministère dans un communiqué. Se référant au "mode opératoire et aux objectifs de ces attaques", le ministère tchèque pointe le groupe russe APT28, aussi connu sous le surnom de "Fancy Bear". 

Selon le ministre de l'Intérieur tchèque Vit Rakusan, les infrastructures du pays ont enregistré "plusieurs dizaines" d'attaques de ce genre. "Ces attaques ont été orchestrées par la Fédération de Russie et son service de renseignement GRU", a-t-il dit lors d'une conférence de presse avec son homologue allemande Nancy Faeser. "La République tchèque est une cible" et est "perçue par la fédération de Russie comme un pays ennemi", a-t-il ajouté. 

 

Berlin accuse la Russie d'être à l'origine de cyberattaques contre des membres du parti social-démocrate allemand

Le gouvernement allemand a de son côté indiqué vendredi avoir convoqué le chargé d'affaires de l'ambassade de Russie, après que Berlin a accusé le renseignement russe d'être à l'origine de cyberattaques, notamment contre des membres du parti social-démocrate allemand (SPD). Le ministre des Affaires étrangères tchèque, Jan Lipavsky, a ajouté auprès de l'AFP que "pointer du doigt publiquement un attaquant spécifique est important pour protéger les intérêts nationaux". Prague, qui fait partie de l'UE et de l'Otan, a apporté une aide militaire et humanitaire substantielle à l'Ukraine depuis le début de l'attaque russe contre ce pays en février 2022.

Plus tôt cette semaine, la police tchèque a déclaré voir dû classer l'enquête concernant deux explosions dans un dépôt de munitions de l'est du pays en 2014, en accusant le GRU de les avoir orchestrées. Selon elle, la Russie a refusé de coopérer dans l'enquête sur ces explosions, qui ont provoqué la mort de deux employés locaux. Un rapport du renseignement tchèque sur cette affaire avait provoqué des expulsions massives de diplomates de part et d'autre en 2021.

En mars dernier, le renseignement tchèque a déclaré avoir débusqué un réseau financé par Moscou pour répandre de la propagande favorable à la Russie en Europe, visant en particulier le Parlement européen avant les élections européennes de juin. Le groupe se servait du site d'information Voice of Europe basé à Prague pour diffuser des informations visant à dissuader l'UE d'envoyer de l'aide à l'Ukraine.