La Turquie a placé mercredi en résidence surveillée le pasteur américain Andrew Brunson, dont l'incarcération pendant près de deux ans pour des accusations de "terrorisme" et d'"espionnage" a empoisonné les relations entre Ankara et Washington. La présidence américaine a indiqué que ce n'était "pas assez".
Écroué depuis octobre 2016. Ce développement inattendu survient moins d'une semaine après la décision d'un autre tribunal turc de maintenir en détention préventive ce religieux écroué en Turquie depuis octobre 2016 et ce en dépit des appels répétés des États-Unis à sa libération. Un tribunal d'Izmir, dans l'ouest de la Turquie, a converti mercredi sa détention préventive en placement en résidence surveillée, a dit son avocat Cem Alavurt.
Interdiction de quitter le territoire. Le pasteur est sorti de prison en fin d'après-midi, selon des images retransmises en direct par la chaîne de télévision NTV. Il est apparu souriant avant de s'engouffrer dans un véhicule qui a quitté le pénitencier sous escorte policière. Andrew Brunson, qui risque jusqu'à 35 ans de prison dans le cadre d'un procès ayant commencé au printemps, reste soumis à une stricte interdiction de quitter son domicile et le territoire turc pendant la durée de la procédure judiciaire.
Trump contre cette incarcération. Sur fond de rapports bilatéraux houleux depuis plus de deux ans, le président américain Donald Trump s'est à plusieurs reprises insurgé contre l'incarcération d'Andrew Brunson. "Ils le qualifient d'espion. Mais je suis plus espion que lui", avait-il ainsi tweeté en avril dernier.
Pastor Andrew Brunson, a fine gentleman and Christian leader in the United States, is on trial and being persecuted in Turkey for no reason. They call him a Spy, but I am more a Spy than he is. Hopefully he will be allowed to come home to his beautiful family where he belongs!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 18 avril 2018
L'annonce du placement en résidence surveillée de ce religieux a provoqué une légère remontée de la livre turque face au dollar, signe que les marchés espèrent quelque apaisement des tensions entre la Turquie et les Etats-Unis, partenaires au sein de l'Otan.