La Turquie «prête» à fournir de l'aide militaire aux nouvelles autorités de Syrie
Le ministre turc de la Défense, Yasar Güler, a affirmé que la Turquie est "prête" à fournir de l'aide militaire si le nouveau gouvernement syrien mené par les rebelles islamistes lui en fait la demande.
La Turquie est "prête" à fournir de l'aide militaire si le nouveau gouvernement syrien mené par les rebelles islamistes lui en fait la demande, a déclaré dimanche le ministre turc de la Défense, Yasar Güler. "Nous avons déjà des accords d'entraînement et de coopération militaire avec beaucoup de pays. Nous sommes prêts à fournir l'aide nécessaire si le nouveau gouvernement le demande", a-t-il dit dans des propos relayés par la presse turque.
"Nous pensons qu'il est nécessaire de leur donner une chance"
"Il faut attendre de voir ce que fera la nouvelle administration. Nous pensons qu'il est nécessaire de leur donner une chance", a-t-il déclaré à propos des rebelles islamistes du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), ancienne branche syrienne d'Al-Qaïda et considéré comme terroriste par de nombreux pays occidentaux.
Mais HTS tient désormais un discours modéré et son gouvernement intérimaire a insisté à plusieurs reprises sur la protection des droits de tous les Syriens, y compris les minorités ethniques et religieuses. Le nouveau gouvernement, a aussi dit M. Güler, s'est engagé à "respecter tous les institutions gouvernementales, les Nations unies et les autres organisations internationales", et a promis de signaler toute trace d'arme chimique à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).
La priorité de la Turquie en Syrie est de lutter contre les combattants séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de protection du peuple (YPG), un objectif soutenu par le nouveau gouvernement syrien, a-t-il soutenu. "Dans cette nouvelle ère, l'organisation terroriste PKK/YPG disparaîtra tôt ou tard de Syrie. Le nouveau gouvernement syrien le souhaite autant que nous", a-t-il affirmé.
"Nous l'avons fait savoir à nos amis américains"
Par extension, Ankara considère les FDS (Forces démocratiques syriennes) comme un groupe terroriste, ce qui la place en opposition directe avec Washington, qui a affirmé que ce groupe était "crucial" pour empêcher une résurgence des djihadistes du groupe Etat islamique en Syrie. Les FDS, soutenues par les Etats-Unis, ont dirigé le combat contre l'EI dans ses derniers bastions syriens avant sa défaite en 2019. Elles sont dominées par les YPG, considérées par Ankara comme une émanation du PKK, interdit.
"Nous l'avons fait savoir à nos amis américains. Nous attendons qu'ils réévaluent leurs positions", a-t-il déclaré. "Nous n'avons aucun problème avec nos frères kurdes d'Irak et de Syrie. Notre problème est uniquement et exclusivement avec les terroristes", a précisé M. Güler.
Ses déclarations ont fait écho à celles du ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan qui a déclaré vendredi que la Turquie donnerait aux nouvelles autorités syriennes le temps de résoudre ce problème. "L'élimination des YPG est notre objectif stratégique. Nous attendons de nos frères syriens qu'ils éliminent la menace sur leur propre sol", a-t-il déclaré à la télévision turque. Les dirigeants de l'organisation doivent "quitter le pays", a-t-il insisté.