Quelques heures après la décision de la France de réinscrire Panama sur la "liste noire" des Etats et territoires non coopératifs (ETNC) en matière fiscale, le gouvernement panaméen a répliqué, mardi, en annonçant qu'il allait prendre des mesures de rétorsion contre la France.
"Bouc émissaire". Alvaro Aleman, secrétaire général de la présidence du Panama, a estimé que son pays faisait figure de "bouc émissaire" et précisé que le Panama allait répondre par une mesure similaire à l'égard de la France et à l'égard de tout pays qui suivrait son exemple. Il a réaffirmé que le gouvernement panaméen était prêt à coopérer avec toute enquête ouverte dans le cadre des révélations "Panama papers". Selon lui, aucune preuve n'a été apportée sur des infractions commises par le cabinet de conseil juridique Mossack Fonseca, au centre des révélations.
La décision, annoncée par le ministre français des Finances Michel Sapin lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, fait suite à la publication depuis dimanche de documents montrant comment, sur plusieurs dizaines d'années, Mossack Fonseca, installé à Panama City, a organisé la dissimulation d'avoirs et l'évasion fiscale pour des personnalités politiques, des dirigeants d'entreprises ou des sportifs. La France avait retiré le Panama de la liste des paradis fiscaux sous la présidence de Nicolas Sarkozy en 2012, mettant fin aux restrictions financières qui pesaient contre lui depuis un embargo décidé par l'OCDE en 2009.