Le ministère américain de l'Education enquête sur des dizaines d'universités pour recours à la discrimination positive

Le ministère américain de l'Éducation enquête sur 45 universités accusées de discriminations envers les étudiants blancs. Cette démarche fait suite à un décret de Donald Trump interdisant les programmes d'inclusion raciale. L'enquête porte notamment sur des partenariats avec des ONG et des bourses attribuées selon la race.
Le ministère américain de l'Éducation a annoncé vendredi avoir ouvert une enquête sur des dizaines d'universités, accusées par l'administration Trump de discriminations contre les étudiants blancs. Le président Donald Trump a sonné la charge contre les programmes d'inclusion en faveur des minorités en les déclarant illégaux au sein de l'Etat fédéral par un décret signé le 20 janvier, premier jour de son nouveau mandat.
Le ministère de l'Éducation a indiqué dans un communiqué reprocher à ces 45 universités, dont certaines des plus prestigieuses du pays comme Cornell ou Yale, leur partenariat avec une ONG, The PhD Project, qui aide les étudiants issus de minorités à obtenir des diplômes de l'enseignement supérieur. Cette ONG, créé en 1994, "limite l'éligibilité en fonction de la race des participants", affirme le ministère.
"Les étudiants doivent être évalués en fonction de leur mérite et de leurs résultats et non pas jugés a priori sur la couleur de leur peau", a déclaré la ministre de l'Éducation, Linda McMahon, citée dans le texte. Le ministère a ajouté enquêter sur six autres universités pour attribution présumée de bourses sur des critères raciaux et une septième pour un programme qui séparerait les étudiants sur ce fondement. Le ministère a envoyé il y a un mois une circulaire à l'ensemble des écoles américaines pour leur signifier qu'il ne "tolérerait plus la discrimination manifeste ou dissimulée qui s'est répandue dans les établissements éducatifs de ce pays".
"Les institutions éducatives américaines ont discriminé des étudiants en fonction de leur race"
"Ces dernières années, les institutions éducatives américaines ont discriminé des étudiants en fonction de leur race, y compris des étudiants blancs et asiatiques, dont beaucoup sont issus de milieux défavorisés et de familles à bas revenus", peut-on y lire. "Traiter les étudiants différemment en fonction de la race pour atteindre des objectifs nébuleux tels que la diversité, l'équilibre racial, la justice sociale ou l'équité est illégale en vertu de la jurisprudence faisant autorité de la Cour suprême", selon cette circulaire.
En juin 2023, la Cour suprême à majorité conservatrice a mis fin à la discrimination positive dans les procédures d'admission à l'université, faisant ainsi tomber un des grands acquis de la lutte pour les droits civiques des années 1960. La Cour a jugé inconstitutionnelles les procédures d'admission prenant en compte la couleur de la peau ou l'origine ethnique des candidats.
Ces politiques dites de "discrimination positive" visent à corriger les inégalités issues du passé ségrégationniste des Etats-Unis et à augmenter la proportion d'étudiants issus des minorités. Elles ont toujours été très critiquées par les milieux conservateurs, qui les taxent de "racisme inversé".