"Il y aura beaucoup de morts" avant la fin de la campagne contre le trafic de drogue aux Philippines, a prévenu lundi le président Rodrigo Duterte. "Il y aura beaucoup de morts tant que le dernier dealer n'aura pas été chassé des rues. Nous continuerons jusqu'à la mort du dernier fabricant de drogue", a lancé Rodrigo Duterte à des journalistes avant de partir pour le Laos, où doit se dérouler cette semaine le sommet de l'Asean.
Déjà 2.400 morts. L'ancien maire de Davao a été élu en mai dernier à la tête de l'Etat philippin en promettant d'employer la manière forte contre les trafiquants et les usagers. Sa campagne contre le trafic de drogue a causé la mort d'environ 2.400 personnes depuis sa prestation de serment il y a deux mois. Selon la police, environ 900 personnes ont été tuées durant des opérations policières. Les autres décès "font l'objet d'enquêtes", un euphémisme pour masquer les exécutions extrajudiciaires.
Aux critiques des Etats-Unis et des Nations unies, qui s'inquiètent de la violence de cette campagne, Rodrigo Duterte, qui jouit d'une forte popularité dans l'archipel, a répondu lundi que son pays avait cessé d'être une colonie et a annulé une rencontre au Laos avec le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon.