Les appels à une trêve à Gaza se multiplient, le Hamas demande l'application du plan Biden

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Dix mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, la pression internationale s'est accentuée pour obtenir une trêve dans la bande de Gaza. "Les combats doivent cesser tout de suite", ont affirmé les dirigeants français, allemands et anglais. 

La pression internationale s'est accentuée lundi pour obtenir une trêve dans la bande de Gaza où la guerre fait rage entre Israël et le Hamas depuis plus de dix mois. La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont affirmé "qu'il ne peut plus y avoir aucun délai supplémentaire" pour négocier un cessez-le-feu dans le territoire assiégé.

"Les combats doivent cesser tout de suite", ont affirmé les dirigeants de ces trois pays dans une déclaration commune, appelant également à la libération des otages emmenés dans le territoire palestinien le 7 octobre, jour de l'attaque du Hamas sur le sol israélien ayant déclenché la guerre dans la bande de Gaza. Ces déclarations font suite à la demande dimanche du Hamas d'appliquer le plan en trois phases présenté fin mai par le président américain Joe Biden pour un cessez-le-feu à Gaza, "plutôt que de mener plus de négociations ou d'amener de nouvelles propositions".

Il y a quelques jours, les pays médiateurs - Égypte, Qatar et États-Unis - avaient appelé à la reprise jeudi des discussions sur une trêve associée à la libération des otages. Israël a donné son accord mais le Hamas n'a pour sa part pas clairement dit s'il participerait. Le 31 mai, le président américain avait annoncé un plan, présenté comme émanant d'Israël, prévoyant, dans un premier temps une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d'otages contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël.

 

Liaisons aériennes suspendues

Israël a juré de détruire le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les États-Unis et l'Union européenne, après l'attaque sur son sol qui a entraîné la mort de 1.198 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

L'offensive israélienne de représailles à Gaza a fait au moins 39.897 morts, d'après des données du Hamas, dirigé par le Hamas, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants tués. Elle a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire palestinien où la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés. L'armée israélienne a annoncé lundi la mort d'un soldat tué dimanche lors de combats, portant à 330 le nombre de soldats tués dans la campagne militaire dans le territoire palestinien depuis le début de l'offensive terrestre israélienne le 27 octobre.

Les appels au cessez-le-feu se sont succédé depuis l'assassinat le 31 juillet à Téhéran du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, attribué à Israël, et la mort le 30 juillet du chef militaire du Hezbollah Fouad Chokr, tué dans une frappe près de Beyrouth revendiquée par Israël. L'Iran et ses alliés ont menacé Israël d'une riposte "sévère", faisant craindre une extension de la guerre au Moyen-Orient. Dans ce contexte, Lufthansa a annoncé lundi qu'il prolongeait jusqu'au 21 août inclus sa décision d'éviter les espaces aériens iranien et irakien. Le premier groupe de transport aérien européen a aussi prolongé jusqu'à cette date la suspension de ses vols vers Tel-Aviv, Téhéran, Beyrouth, Amman et Erbil.

Air France et sa filiale Transavia France ont également prolongé la suspension de leurs liaisons vers Beyrouth jusqu'à mercredi inclus. Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui siège en Cisjordanie occupée, voyage lundi en Russie pour rencontrer Vladimir Poutine et parler de la situation à Gaza.

 

Israël affirme avoir "éliminé" 31 combattants après une frappe contre une école

Dimanche, au lendemain d'un raid israélien sur une école abritant des déplacés dans la ville de Gaza (nord) considéré comme l'un des plus meurtriers depuis le début de la guerre, le Hamas a appelé les médiateurs à "présenter une feuille de route" pour "appliquer" le plan "fondé sur la vision" de Joe Biden et "les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU". Continuer à discuter "donne une couverture" aux bombardements israéliens, a-t-il ajouté.

À Gaza-ville, l'identification des corps des 93 Palestiniens tués dans la frappe sur l'école se poursuivait lundi. Des responsables gazaouis ont indiqué lundi à l'AFP que 75 morts avaient été identifiés jusqu'ici. "Les autres n'ont pas été identifiés car des corps sont en lambeaux, d'autres ont été calcinés", a dit à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

L'armée israélienne, qui a affirmé que cette école était utilisée par le Hamas et le Jihad islamique, a affirmé lundi que sa frappe avait "éliminé" 31 combattants. Un précédent bilan de l'armée faisait état d'"au moins 19 terroristes" morts. Cette attaque, dont il est impossible de vérifier le bilan de source indépendante, a soulevé un tollé international.