Plus d'un millier de personnes ont participé jeudi à Beyrouth aux funérailles du numéro deux du mouvement terroriste palestinien Hamas et de deux de ses compagnons, tués dans une frappe attribuée à Israël, appelant à la riposte, a constaté un journaliste de l'AFP. Saleh al-Arouri et six autres responsables et cadres de ce mouvement ont été tués mardi soir dans cette frappe contre un bureau du Hamas dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement islamiste libanais Hezbollah.
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Les cercueils de Saleh al-Arouri, Azzam al-Aqraa, un chef de la branche militaire du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, et Mohammad al-Raïs, un cadre du mouvement, étaient enveloppés dans des drapeaux palestiniens et du Hamas. Une mitraillette était posée sur chacun d'eux lors de la prière, dans une mosquée d'un quartier populaire de Beyrouth, selon un journaliste de l'AFP.
Au milieu de tirs nourris, le cortège funèbre s'est ensuite dirigé vers le camp de réfugiés palestinien de Chatila où les trois hommes ont été inhumés. Scandant "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand), les participants brandissaient le drapeau vert du Hamas, et des drapeaux palestiniens et du Jihad islamique palestinien. "Abou Obeida, bombarde Tel-Aviv", ont-ils répété à l'adresse du porte-parole de la branche militaire du Hamas à Gaza, devenu célèbre pour l'emblématique keffieh qui lui cache le visage à chaque apparition publique.
"L'assassinat de Saleh al-Arouri ou de tout autre Palestinien est une manœuvre ratée, car la résistance donnera le jour à de nouveaux leaders", déclare à l'AFP Omar Ghannoum, un Palestinien de 35 ans. Il est venu aux funérailles "pour dénoncer le génocide en cours à Gaza et la violation de la souveraineté libanaise par l'armée israélienne".
"L'ennemi a échoué"
"L'ennemi pense qu'avec l'assassinat de Saleh al-Arouri, il peut vaincre la résistance et imposer ses conditions", "mais il a échoué, et il ne pourra jamais pousser le Hamas à abandonner ses revendications, sa vision et sa stratégie", a assuré, dans un discours enregistré retransmis à la foule, le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, basé au Qatar.
Plusieurs figures du Hamas en exil sont établies au Liban, sous la protection du Hezbollah, son allié. Israël a juré de "détruire" le Hamas après l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur son sol, qui a fait environ 1.140 morts en Israël.
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Les opérations israéliennes menées en représailles à Gaza depuis ont coûté la vie à plus de 22.000 personnes, selon le Hamas. Depuis le début de la guerre, des affrontements quasi-quotidiens opposent aussi le Hezbollah et ses alliés à Israël, mais ils étaient jusque-là limités au sud du Liban. La frappe de mardi est la première depuis le 7 octobre aux abords de la capitale libanaise.
Israël, qui ne l'a pas revendiquée, a été pointé du doigt immédiatement par le Hamas, le Hezbollah et le gouvernement libanais. Un responsable américain de la défense a aussi indiqué mercredi qu'il s'agissait bien d'une "frappe israélienne".