Ce sera l’image du jour, à l’Elysée, en fin d’après-midi : l’appel de Christchurch, lancé par la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Adern, avec Emmanuel Macron, d’autres dirigeants (Sénégal, Jordanie, Norvège, Royaume-Uni, Canada, Irlande) et des patrons de grandes entreprises du web, comme le fondateur de Twitter Jack Dorsey. Tous veulent afficher un front commun contre le terrorisme, après la tuerie du 15 mars en Nouvelle-Zélande et son retentissement sur les réseaux sociaux.
A Christchurch, il y avait eu le drame : 51 personnes tuées par balles dans deux mosquées de la ville. Et puis il y avait eu la caisse de résonance des réseaux sociaux. La tuerie a en effet été filmée par le terroriste et diffusée en direct sur Facebook. Le réseau social a mis 17 minutes à détecter et bloquer la vidéo. Puis dans les 24 heures, Facebook a encore dû retirer un million et demi de copies de ces images, qui étaient sans cesse republiées.
Exiger des actions concrètes de la part des grandes plateformes
Au-delà de l’attentat lui-même, ces vidéos causent des dégâts indéniables. Après les avoir vues, souvent involontairement, quand elles apparaissaient sur le fil d’actualités de Facebook, des milliers de personnes ont contacté la cellule de soutien psychologique mise en place par les autorités néo-zélandaises. C’est précisément contre ces dérives qu’est lancé cet après-midi l’appel de Christchurch, avec une ambition : exiger des actions concrètes de la part des grandes plateformes pour que de tels contenus ne puissent plus se propager à l’avenir.
La cible, c’est le terrorisme et l’extrémisme violent. Quitte à ce que les réseaux sociaux brident eux-mêmes leur offre de vidéos en direct, par exemple en la limitant aux utilisateurs ayant un certain nombre d’abonnés, et donc une certaine notoriété.