Le président français Emmanuel Macron sera au Royaume-Uni jeudi pour un sommet avec la Première ministre Theresa May, avec laquelle il doit signer un nouveau traité sur la question des migrants souhaitant traverser la Manche.
Compléter les accords du Touquet. Après un déjeuner privé, les deux dirigeants se rendront à Sandhurst, au sud-ouest de Londres. Selon l'Élysée, ils signeront un "nouveau traité qui complétera les accords du Touquet", en vigueur depuis 2004. Ces accords ont fixé la frontière britannique à Calais, ville d'entrée dans le tunnel sous la Manche, où depuis dix ans viennent s'échouer des milliers de migrants cherchant à rejoindre le Royaume-Uni.
Renforcement des contributions britanniques ? Lors d'un déplacement à Calais mardi, Emmanuel Macron avait prévenu que l'Etat "ne laissera pas se reconstituer une 'jungle'" comme celle qui a rassemblé jusqu'à 8.000 migrants avant d'être démantelée en 2016. Pour ce faire, il compte exiger du Royaume-Uni une meilleure prise en charge des mineurs isolés étrangers (MIE), ainsi qu'un renforcement des contributions britanniques financière et policière à Calais.
Prise en charge des mineurs. Sur les quelque 2.000 mineurs pris en charge après le démantèlement de la "Jungle", le Royaume-Uni, qui s'était engagé à accueillir tous les enfants isolés ayant de la famille sur place et à étudier les dossiers des mineurs "vulnérables", en a finalement accueilli 769, selon les chiffres du ministère britannique de l'Intérieur. L'ONG France Terre d'Asile, elle, évoque 893 mineurs acceptés. A Londres, un porte-parole du gouvernement a reconnu que les accords du Touquet étaient "très bénéfiques au Royaume-Uni". "S'il y a des demandes d'aides, nous les examinerons", a-t-il ajouté.
Macron et May parleront aussi défense. Le sommet comportera aussi un large aspect défense. Le gouvernement britannique a annoncé mercredi l'envoi de trois hélicoptères de la Royal Air Force pour épauler les forces françaises dans la région du Sahel, ainsi qu'un renforcement de l'aide financière versée à la région. Parallèlement, la France a accepté d'engager des troupes en 2019 dans le groupement de combat de l'Otan, situé en Estonie et dirigé par le Royaume-Uni. Ce déploiement vise à renforcer la "dissuasion face à l'affirmation croissante de la Russie", a précisé Downing Street. Theresa May et Emmanuel Macron annonceront aussi des projets communs en matière de missiles, de détection sous-marine et réaffirmeront le projet de drone de combat franco-britannique FCAS (Système de combat aérien du futur), a précisé l'Elysée.