La situation ne s'améliore toujours pas dans la région de Calais. Si l'année 2023 a marqué une baisse de 35% du nombre de traversées de la Manche réussies par des embarcations de migrants, les riverains restent exaspérés par le nombre de personnes en situation irrégulière. Profitant de la visite du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur le secteur, les maires d'Oye-Plage et de Calais espèrent des mesures fortes dans la loi immigration, comme le rétablissement du délit de séjour irrégulier sur le territoire.
"Parfois, on slalome entre les migrants"
"Cela devient de pire en pire pour nous, il y en a de plus en plus", témoigne l'un des habitants d'Oye-Plage, une commune d'environ 5.000 habitants située à une quinzaine de kilomètres de Calais. "Parfois, on slalome entre les migrants. Et quand vous voulez prendre un bus, c'est rempli de migrants", assure-t-il.
"C'est inquiétant pour cette population et je le comprends", déclare le maire DVG Olivier Majewicz. Malgré les rondes renforcées par la gendarmerie, le premier édile se dit abandonné des autorités et impuissant face aux mafias de passeurs de plus en plus violentes. "Une camionnette de gendarmerie a été mise à feu à proximité d'habitations sur un des espaces littoraux. On sait bien que les passeurs alimentent justement cette violence."
>> LIRE AUSSI - Loi immigration : réunion à Matignon entre le gouvernement et les dirigeants des Républicains
Un désarroi partagé par la maire Les Républicains de Calais, Natacha Bouchart, qui souhaiterait que le délit de séjour irrégulier sur le territoire pour les migrants soit intégré à la loi immigration, qui a été rejetée par les députés de l'opposition ce lundi. "Cela donnerait un outil juridique aux forces de l'ordre qui créerait un éloignement et avoir des mesures pour les accompagner à retourner dans leur pays", détaille-t-elle.
Natacha Bouchart veut également proposer des lieux d'accueil humanitaires pour examiner plus efficacement les situations des exilés. Toutefois, toutes ces mesures se heurtent au rejet du texte par les parlementaires. Mais un vote définitif serait prévu mardi prochain en cas d'accord en commission mixte paritaire lundi soir.