La prix Nobel de la paix Malala Yousafzai, de retour au Pakistan plus de cinq après en être partie dans des conditions dramatiques, a annoncé vendredi qu'elle voudrait rentrer dans son pays une fois ses études achevées au Royaume-Uni. "Mon plan est de rentrer au Pakistan une fois mes études terminées, car c'est mon pays et j'ai autant de droit sur lui que n'importe quel autre Pakistanais", a-t-elle déclaré lors d'un entretien avec la télévision privée Geo. En 2012, Malala avait été évacuée d'urgence vers la Grande-Bretagne après avoir reçu une balle dans la tête au cours d'un attentat l'ayant ciblée à son retour de l'école.
Un personnage décrié dans son pays. "Il y a assurément une différence" entre le Pakistan d'aujourd'hui et celui qu'elle a alors quitté, selon elle. "Les choses s'améliorent, les gens s'unissent et une campagne pour un meilleur Pakistan est en cours. Les gens sont actifs, ce qui est très bien", a-t-elle commenté. La championne des droits des femmes, célébrée en Occident, est un personnage plus controversé dans son pays, où certains la considèrent comme un "agent de l'étranger" manipulé ou payé pour nuire au Pakistan. Outre les cercles islamistes radicaux opposés à l'émancipation des femmes, Malala est également critiquée par une partie de la classe moyenne pakistanaise qui lui reproche de ternir l'image du pays.
"J'ai toujours rêvé de pouvoir revenir". Jeudi, Malala Yousafzai, avait retrouvé dans les larmes son pays natal. "Ces cinq dernières années, j'ai toujours rêvé de pouvoir revenir dans mon pays", s'était-elle exclamée. Malala avait commencé son combat en 2007 lorsque les talibans imposaient leur loi sanglante dans sa vallée de Swat, autrefois paisible région touristique des contreforts de l'Himalaya. Du haut de ses 11 ans, la fillette alimentait un blog sur le site Internet de la BBC en ourdou, la langue nationale du Pakistan. Sous le pseudonyme de Gul Makai, elle y décrivait le climat de peur régnant dans sa vallée sous la férule des extrémistes. L'attentat qui a failli lui coûter la vie, commis par les talibans pakistanais, n'a nullement entamé sa détermination. "La nouvelle génération du Pakistan est l'avenir du Pakistan (...) Donc nous devrions investir dans l'éducation de ces enfants", avait-elle déclaré, soulignant que le Fonds qui porte son nom avait déjà contribué à hauteur de plus de six millions de dollars à l'éducation des filles dans ce pays.