Dix jours après un sommet à rebondissements, les 28 se retrouvent jeudi à Bruxelles pour tenter de finaliser un important accord avec la Turquie afin de régler la crise migratoire.
Pas de chèque en blanc pour la Turquie, prévient Merkel. Pour la chancelière allemande Angela Merkel, sceller un accord donnerait une "première chance" de trouver une solution collective à la question migratoire. Mais cela ne se traduira pas par un chèque en blanc à Ankara, a-t-elle assuré. L'Union européenne (UE), qui cherche depuis des mois à obtenir de la Turquie sa collaboration pour tarir les flux de migrants, a été surprise de l'ampleur de la nouvelle "proposition turque" lors du précédent sommet du 7 mars : Ankara se dit désormais disposée à reprendre tous les nouveaux migrants gagnant les îles grecques depuis ses côtes, y compris les demandeurs d'asile.
Le projet d'accord critiqué. L'idée a de quoi séduire une Union débordée par plus de 1,2 million de demandes d'asile en 2015, mais le contenu du projet pose aussi de nombreux problèmes. Au milieu d'un concert de critiques du projet d'accord, notamment du renvoi de tous les migrants vers la Turquie, l'ONU a mis en garde contre l'illégalité des "possibles expulsions collectives et arbitraires". Mercredi, la Commission européenne a assuré que tout accord respecterait le droit, promettant que chaque demandeur d'asile se verrait garantir un traitement individuel de sa requête et des moyens de recours contre un renvoi. Aux termes du projet d'accord, les Européens s'engageraient, pour chaque Syrien renvoyé, à "réinstaller" dans l'UE un autre Syrien depuis la Turquie.
Chypre pourrait bloquer. En contrepartie de ses efforts, la Turquie obtiendrait une accélération du processus de libéralisation des visas pour ses ressortissants, ainsi qu'une relance de ses négociations d'adhésion, bloquées par le contentieux historique avec Chypre. Ce dernier engagement constitue un point de blocage pour Nicosie, qui pourrait menacer un accord avec Ankara.