Emmanuel Macron se met "du mauvais côté de l'histoire" en "poussant" le président ukrainien à "céder des territoires" à la Russie, a affirmé vendredi l'ancien champion d'échecs Garry Kasparov, en marge du salon VivaTech à Paris. "C'est une honte de voir le président de la France se mettre du mauvais côté de l'histoire en poussant le président Zelensky à céder des territoires à la Russie", a déclaré Garry Kasparov, opposant notoire de Vladimir Poutine, à l'AFP.
Garry Kasparov, qui a toujours la nationalité russe mais vit en exil, reprend ainsi une critique récurrente de responsables ukrainiens et de certains de leurs alliés, après l'appel du président français à ne pas céder à la "tentation" de "l'humiliation" envers la Russie. Le président Zelensky a affirmé jeudi que l'Ukraine avait "tourné la page" de cet épisode, aux côtés du président français, du chancelier allemand Olaf Scholz, du chef du gouvernement italien Mario Draghi et du président roumain Klaus Iohannis à Kiev.
"Manque de volonté politique"
Le président français s'est pour sa part longuement expliqué depuis la capitale ukrainienne, soulignant que ses propos visaient le moment où la guerre serait finie et où il faudrait négocier une nouvelle architecture de sécurité en Europe. Les quatre dirigeants européens se sont en outre dit prêts à accorder "immédiatement" à l'Ukraine le statut de candidate à l'UE. D'une manière générale, Garry Kasparov a déploré le "manque de volonté politique" dans les pays européens ou aux Etats-Unis pour aider l'Ukraine à reconquérir les territoires perdus face à la Russie.
"Tout ce dont l'Ukraine a besoin, ce sont des armes" a-t-il indiqué, jugeant insuffisants les efforts faits par les pays occidentaux en la matière. Garry Kasparov, qui s'est vu attribué fin mai par la Russie le titre infamant "d'agent de l'étranger", comme l'ancien oligarque Mikhaïl Khodorkovski, intervient au salon des nouvelles technologies VivaTech en tant qu'"ambassadeur sur la sécurité" de la marque d'antivirus Avast.