La musique adoucit les mœurs. Lundi soir, au théâtre de l’Odéon à Paris, une soirée caritative spéciale ukrainienne était organisée pour récolter des fonds. Une pièce, quelques poèmes, et un concert du groupe Dakh Daughters, sept musiciennes qui se sont enfuies ensemble de Kiev il y a deux semaines. Rescapées en France, elles veulent résister autrement. Debout, instruments à la main, les musiciennes tournent le dos à un écran géant. Kharkiv, Kherson, Marioupol... Des images de villes ukrainiennes détruites défilent en arrière-plan.
"Nous sommes au front artistique"
Avec le groupe, Ganna, la guitariste, a fui son pays pour rester sur scène. "Les murs de nos immeubles à Kiev tremblaient à cause des bombes, on devait partir", raconte-t-elle au micro d'Europe 1. "On va se battre ici et montrer que l'Ukraine a toujours l'esprit libre", poursuit-elle. Le visage maquillé d'une poudre blanche, les Dakh Daughters chantent leur tristesse, leur colère contre l'invasion russe.
C'est comme cela que Solomiia, l'une des interprètes veut agir. "Nous sommes des femmes, donc on ne pouvait pas aller combattre en Ukraine", explique-t-elle. "Notre arme à nous, c'est l'art, la musique. Nous sommes au front artistique."
Une tournée en France
Dans la salle, beaucoup de spectateurs sont ukrainiens, comme Alexandra, qui sèche ses larmes. "Il faut que ça passe aux actions aussi. On ne peut pas juste regarder comment nos villes se font massacrer", s'émeut-elle. Des Français présents sont aussi très émus. "C'est plus que bouleversant, on ne peut rien faire", déplore l'une d'elle. "On est aussi confronté à ce sentiment d'impuissance. C'est terrible."
Après cette date à Paris, les Dakh Daughters partent en tournée en France aux mois d'avril et de mai pour continuer à jouer et à se faire entendre.