Des drones russes ont frappé dans la nuit de samedi à dimanche des sites industriels sur le Danube, dans la région du sud-ouest de l'Ukraine frontalière de la Roumanie, pays membre de l'Otan qui a dénoncé une attaque "injustifiée". Depuis la suspension en juillet de l'accord qui permettait à l'Ukraine d'exporter ses céréales via la mer Noire, la Russie multiplie les attaques dans cette région où se trouvent des ports et autres infrastructures capitales pour ce commerce.
"L'ennemi a attaqué les infrastructures industrielles civiles de la région du Danube", a déclaré le bureau du procureur général de l'Ukraine sur Telegram. "L'attaque a fait deux blessés, qui ont été hospitalisés", a-t-il ajouté. Selon le procureur, les forces ukrainiennes ont toutefois réussi à abattre 22 des 25 drones utilisés lors de cette attaque. L'armée russe a de son côté indiqué avoir mené une attaque de drones contre le port de Reni, à la frontière avec la Roumanie.
Une attaque à proximité de la frontière avec l'Ukraine
"Cette nuit, les forces aériennes russes ont mené une frappe groupée avec des drones sur des dépôts de carburant utilisés pour ravitailler les équipements militaires de l'armée ukrainienne dans le port de Reni", a indiqué le ministère russe de la Défense, assurant que l'objectif de la frappe avait été "atteint" et toutes les cibles touchées. La Roumanie s'est aussitôt élevée contre cette nouvelle attaque qui s'est produite à proximité de sa frontière avec l'Ukraine.
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Dans un communiqué, le ministère de la Défense roumain a "réaffirmé avec la plus grande fermeté que ces attaques contre des cibles et des infrastructures civiles en Ukraine sont injustifiées et en profonde contradiction avec les règles du droit humanitaire international". "À aucun moment", les attaques russes "n'ont généré de menace militaire directe pour le territoire national ou les eaux territoriales de la Roumanie", a toutefois précisé le ministère.
Une attaque directe contre un pays membre de l'Otan pourrait provoquer un emballement du conflit, à un moment où Kiev assure que sa contre-offensive lancée en juin -et critiquée par certains alliés pour sa lenteur supposée- donne des résultats.
"Tout est à venir"
En charge de la contre-offensive dans le sud du pays, le général Oleksandr Tarnavskiy a assuré que l'armée de Kiev avait réalisé une importante percée dans les lignes de défense russes dans cette zone. "Nous sommes à présent entre la première et la deuxième ligne de défense" russes, a-t-il dit dans un entretien publié ce week-end dans le quotidien britannique The Guardian. Quelques jours auparavant, Kiev avait revendiqué une victoire symbolique avec la reprise du village de Robotyne (sud).
"Nous sommes maintenant en train de finir de détruire les unités ennemies chargées de protéger les troupes russes quand elles se retirent derrière leur deuxième ligne de défense", a assuré le général, dont les troupes avaient libéré la ville de Kherson (sud) l'an dernier.
Revenant sur le scepticisme entourant la contre-offensive de Kiev, le général Tarnavskiy a assuré également que l'armée ukrainienne avait été retardée parce qu'elle "a passé plus de temps que prévu à déminer les territoires" occupés par les Russes.
Il s'est toutefois montré confiant pour l'avenir. "L'ennemi puise dans ses réserves, pas seulement en Ukraine mais aussi en Russie. Tôt ou tard, les Russes seront à court de leurs meilleurs soldats. Cela nous donnera une opportunité de les attaquer davantage et plus vite", a-t-il déclaré. "Tout est à venir", a-t-il affirmé.