Une efficacité redoutable. En Chine, l'EPR de Taishan, dans le sud du pays, alimente déjà en électricité 5 millions de personnes. Les travaux de ce réacteur nucléaire ont pourtant débuté deux ans après ceux de Flamanville et se sont achevés en 2018, soit six ans avant la mise en service de l'EPR français et dont ce futur réacteur devait être inauguré ce jeudi par Emmanuel Macron, qui a finalement reporté son déplacement.
Si les Chinois s'appuient sur une technologie française, c'est bien à la vitesse chinoise que cet EPR a vu le jour. Une rapidité qui s'explique par la capacité de mobiliser près de 15.000 ouvriers sur le site, sept jours sur sept, pendant les travaux. Le chantier ne s'arrêtait que quatre heures par nuit, le temps de vérifier la qualité des soudures. Une cinquantaine d’ingénieurs français étaient présents pendant les travaux sur ce site de 400 hectares, l’équivalent de 500 terrains de football.
Le nucléaire, une priorité du gouvernement chinois
La Chine a appris très vite, à la fois grâce à sa coopération avec la France qui date des années 90, mais aussi grâce aux erreurs et aux échecs successifs de Flamanville. "Nous utilisons une technologie importée de France, comme sur la plupart des unités que l'on exploite en Chine. Mais désormais, nous avons aussi développé notre propre technologie, Hualong One, qui, elle, est 100% chinoise", explique Shang Yubai, un des ingénieurs du site.
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Depuis, la Chine n'a cessé d'avancer, quitte à s'inspirer des technologies étrangères. Pékin sort ainsi deux réacteurs nucléaires par an. Le nucléaire représente une priorité du gouvernement chinois qui y consacre chaque année 5 milliards d'euros. À ce jour, 21 réacteurs sont en chantier dans l'Empire du milieu.