Les chefs de la diplomatie de l'Union européenne, de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni se sont dits mardi soir "extrêmement inquiets" et ont appelé Téhéran à "revenir sur sa décision" de franchir la limite imposée à ses réserves d'uranium faiblement enrichi par l'accord de 2015 sur son programme nucléaire.
Une décision qui "remet en question l'accord"
"Nous exhortons l'Iran à revenir sur sa décision et à s'abstenir de prendre de nouvelles mesures qui affaibliraient" l'accord de 2015, ont déclaré dans un communiqué commun diffusé à Bruxelles les quatre responsables : Jean-Yves Le Drian (France), Heiko Maas (Allemagne), Jeremy Hunt (Royaume-Uni) et Federica Mogherini (Union européenne). "Nous avons été clairs et cohérents sur le fait que notre engagement vis à vis l'accord sur le nucléaire dépendait du respect total par l'Iran (de ses engagements, ndlr), Nous regrettons cette décision de l'Iran, qui remet en question un instrument essentiel de la non-prolifération nucléaire", ont-ils estimé.
Dans l'accord sur le nucléaire de mai 2018, Téhéran s'était engagé à ne pas chercher à acquérir la bombe atomique et avait accepté de réduire drastiquement son programme nucléaire en échange de la levée de sanctions internationales asphyxiant l'économie iranienne. Mais la décision du président américain Donald Trump de se retirer unilatéralement de l'accord a entraîné le rétablissement des sanctions américaines, qui a eu pour effet de presque totalement isoler l'Iran du système financier international et de lui faire perdre la quasi-totalité de ses acheteurs de pétrole. Téhéran menace désormais de violer d'autres dispositions de l'accord si les autres États encore parties (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie) ne l'aident pas à contourner les sanctions américaines.