Au moins 44 personnes ont péri et près de quatre millions d'Américains sont sans électricité après le passage de l'ouragan Hélène, qui a provoqué des inondations massives dans le sud-est des Etats-Unis, où la tempête poursuit sa route vendredi en s'affaiblissant peu à peu. De Tallahassee en Floride à Charlotte en Caroline du Nord, des vents forts et des pluies diluviennes ont provoqué des crues soudaines, des chutes d'arbres et ont soufflé des habitations. Sur la côte de la Floride, la submersion marine a causé d'importantes inondations, avec une élévation du niveau de la mer atteignant par endroits six mètres, selon le gouverneur de l'Etat.
Au moins 20 personnes ont péri en Caroline du Sud, 15 en Géorgie, sept en Floride, une en Caroline du Nord et une en Virginie, selon un bilan compilé par l'AFP à partir des déclarations d'autorités locales. Le courant a été rétabli dans certaines zones depuis la tombée de la nuit vendredi, mais près de quatre millions de clients étaient toujours privés d'électricité dans dix Etats aux premières heures de samedi, selon le site de suivi poweroutage.us, les météorologues américains mettant en garde contre d'éventuelles coupures "de longue durée".
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Même si les vents sont retombés à 55 km/h, le Centre américain des ouragans (NHC) a averti que des inondations "historiques" et "catastrophiques", accompagnées de glissements de terrain, continueraient dans les Appalaches jusque dans la soirée vendredi. Le National Weather Service (NWS) a averti qu'un barrage situé dans l'est du Tennessee était sur le point de céder et a demandé aux communautés situées en aval de "se déplacer immédiatement vers un terrain plus élevé". Hélène a touché terre dans le nord-ouest de la Floride jeudi soir en ouragan de catégorie 4 sur une échelle de 5, avec des vents soufflant à 225 km/h. Il s'agissait du plus puissant ouragan ayant jamais frappé cette région, selon l'expert Michael Lowry.
"C'était vraiment effrayant à un moment donné. Je me demandais, est-ce que ma maison va être emportée par le vent ou non ?", a raconté à l'AFP Larry Bailey Jr., dans la petite ville de Perry en Floride. "Nous sommes allés dans la chambre de ma soeur et avons dit une prière", a raconté cet homme de 32 ans, qui s'était retranché avec elle et deux neveux. "Nous sommes soulagés et prions pour qu'un autre (ouragan, ndlr) n'arrive pas, parce qu'il reste encore environ un mois dans la saison."
"Nouvelle norme ?"
A Steinhatchee, petite ville sur la côte ouest de la Floride, Curtis Drafton, un ancien militaire, est venu prêter main-forte. Cet homme de 48 ans était aussi venu aider lors du passage de l'ouragan Idalia, l'année dernière. "On ne s'attendait pas à devoir revenir", a-t-il déclaré à l'AFP. "Est-ce que ça va devenir la nouvelle norme ? Cela va-t-il se produire chaque année ? On parle de tempêtes qui n'arrivent qu'une fois dans une vie, mais on en a eu une semblable l'année dernière..." Selon le gouverneur de l'Etat Ron DeSantis, qui a longé la côte en hélicoptère, l'ouragan Hélène a été "bien pire qu'Idalia". "Si vous regardez Keaton Beach, je pense que presque toutes les maisons ont été détruites", a-t-il décrit vendredi.
En réchauffant les eaux des mers, le changement climatique rend plus probable l'intensification rapide de ces tempêtes et augmente le risque d'ouragans plus puissants. Après s'être formé, Hélène s'est déplacé au-dessus d'eaux particulièrement chaudes dans le Golfe du Mexique - plus de 30°C, selon la climatologue Andra Garner. "Il est probable que ces eaux très chaudes aient joué un rôle dans l'intensification rapide d'Hélène", a souligné l'experte. "Nous savons également que le phénomène de submersion marine lié aux ouragans empire, car le niveau des océans augmente à mesure que nous réchauffons la planète", a-t-elle expliqué à l'AFP.
Sauvetages
Plusieurs des décès sont liés à des chutes d'arbres sur des maisons. En Géorgie, l'une des personnes décédées faisait partie d'une équipe de secours, a précisé vendredi le gouverneur de Géorgie, Brian Kemp. Deux pompiers sont également morts en Caroline du Sud, a déclaré le gouverneur de cet Etat. "Nous avons fait près de 600 sauvetages", a dit vendredi matin sur CNN Deanne Criswell, patronne de l'agence fédérale chargée de la réponse aux catastrophes naturelles (Fema).
"La menace n'est pas terminée" et la situation "est toujours dangereuse", a-t-elle ajouté, soulignant le risque d'inondation soudaine notamment au niveau de la grande ville d'Atlanta, en Géorgie. La vice-présidente et candidate démocrate à la Maison Blanche Kamala Harris a assuré vendredi soir qu'elle continuait "à suivre la situation de près" avec le président Joe Biden, ajoutant que l'administration avait mobilisé 1.500 personnes pour venir en aide aux personnes touchées.