L'ex-champion de cricket et homme politique Imran Khan a revendiqué jeudi la victoire de son parti aux élections législatives de la veille au Pakistan, marquées par un climat tendu et des accusations de fraude. "Nous avons réussi. On nous a donné un mandat", a déclaré Imran Khan lors d'une intervention télévisée en direct depuis son quartier général de Bani Gala, à quelques kilomètres d'Islamabad. "Il n'y a pas de victimisation politique" à faire valoir dans le cadre de ce scrutin, a poursuivi l'élégant sexagénaire, vêtu d'un shalwaar kameez (l'habit traditionnel) blanc, la voix grave et le geste ample, dans sa première déclaration officielle depuis le scrutin.
Les résultats officiels non publiés. Les résultats officiels du vote n'ont pas encore été communiqués officiellement par la Commission électorale pakistanaise (ECP) près de 24 heures après la fermeture des bureaux de vote mercredi. Malgré cela, des centaines de ses partisans avaient célébré dès mercredi soir sa victoire attendue en dansant et chantant dans les rues. Le dépouillement des bulletins a pris énormément de retard en raison de "problèmes techniques" liés à l'utilisation d'un nouveau logiciel électoral, a justifié la Commission électorale pakistanaise.
Les supporters d'Imran Khan étaient à la fête mercredi soir dans les rues d'Islamabad. ©AAMIR QURESHI / AFP
Soupçons de manipulations. Ces retards ont nourri les soupçons de manipulations, alors que Imran Khan est soupçonné depuis des mois d'avoir bénéficié de l'appui en sous-main de la puissante armée pakistanaise. Mercredi soir, le PML-N, parti au pouvoir ces cinq dernières années, a annoncé "rejeter intégralement les résultats (...) du fait d'irrégularités manifestes et massives". D'autres partis politiques ont également fait état de fraudes. La controverse fait suite à une campagne déjà considérée par certains observateurs comme l'une des plus "sales" de l'histoire du pays en raison de ces nombreuses manipulations présumées, et marquée par une visibilité accrue des partis religieux extrémistes.