Le nom du nouveau Premier ministre britannique vient d'être révélé mardi. Sans surprise, le champion des pro-Brexit Boris Johnson a été désigné par les militants du Parti conservateur britannique pour succéder à la Première ministre Theresa May. Mais un climat de rébellion au sein de son propre parti menace. Il pourrait avoir des difficultés à appliquer son programme sur le Brexit car de nombreux conservateurs s’y opposent.
Plusieurs ministres menacent de claquer la porte pour protester contre son projet de Brexit. Le sous-secrétaire d’Etat à la Défense, Alan Duncan, a été le premier à joindre le geste à la parole, avec une démission en des termes terribles pour le candidat. "Je suis très inquiet qu’il avance en improvisant, sans aucune rigueur, au petit bonheur la chance", a-t-il estimé. "Je n’ai pas d’animosité personnelle contre lui mais mon avis est qu’il va tout droit vers une crise gouvernementale."
Envoyer l'opposition en vacances
De nombreux élus conservateurs opposés à une sortie sans accord de l’Union européenne, que Boris Johnson promet si Bruxelles refuse de renégocier le Brexit, ont organisé une véritable forme de résistance. Pour contrer leur fronde, le candidat envisage d’envoyer les députés en congés plus tôt que prévu, dès octobre. Une manœuvre qui fait enrager jusque dans son propre camp. "Si le Parlement était suspendu en octobre, à un moment crucial de son histoire, qu’il ne soit pas en mesure de siéger et d’exprimer son opinion et sa volonté, ce serait scandaleux", a ainsi dénoncé David Gauke, le ministre de la Justice.
Boris Johnson joue les équilibristes. Avec une très courte majorité de trois députés à la Chambre des communes, il ne peut se permettre aucune défection.