Les députés néerlandais ont adopté jeudi un texte reconnaissant le "génocide" arménien de 1915, rejoignant ainsi la dizaine d'autres pays de l'Union européenne qui ont déjà fait de même. Ankara reconnaît qu'un grand nombre d'Arméniens sont morts lors de combats contre les forces ottomanes en 1915, dans le cadre de la Première Guerre mondiale, mais conteste l'idée qu'il y a eu alors une volonté systématique de les exterminer, rejetant de ce fait le qualificatif de "génocide".
La décision des députés, adoptée avec le soutien de tous les grands partis néerlandais, va tendre un peu plus les relations entre La Haye et Ankara, déjà difficiles depuis que les Pays-Bas ont interdit à un ministre turc de faire campagne l'an dernier sur leur territoire. Le ministère turc des Affaires étrangères n'a pas tardé à réagir, en condamnant vivement jeudi soir le vote du parlement néerlandais. Le ministère a fait remarquer que la décision n'était pas juridiquement contraignante et a noté que le gouvernement néerlandais avait indiqué que cette reconnaissance ne deviendrait pas pour autant la position officielle des Pays-Bas.
Le gouvernement néerlandais ne suit pas le parlement. Le gouvernement néerlandais a de fait déclaré que malgré l'ampleur du soutien à la motion -- seuls trois députés ont voté contre sur un total de 150 --, il ne ferait pas de la reconnaissance du génocide la position officielle du pays. "Le gouvernement ne suivra pas l'avis du parlement", a souligné à la télévision néerlandaise la ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas, Sigrid Kaag, qui a appelé à "la plus grande prudence lorsqu'on applique le terme de génocide à des événements du passé".