Onze militaires philippins ont péri mercredi dans une frappe aérienne qui visait les combattants islamistes retranchés depuis une semaine dans la ville de Marawi, dans le Sud de l'archipel, a annoncé jeudi le ministre de la Défense.
2.000 civils toujours sur place. "Un groupe de soldats a été touché par nos propres frappes aériennes. Onze morts", a déclaré aux journalistes à Manille le ministre Delfin Lorenzana. Marawi, ville à majorité musulmane dans un archipel essentiellement catholique, est le théâtre depuis plus d'une semaine d'âpres combats entre les activistes islamistes se réclamant du groupe État islamique et les forces de sécurité qui tentent de les déloger de plusieurs quartiers où ils sont retranchés. L'agglomération de 200.000 habitants a été presque intégralement évacuée, mais environ 2.000 civils sont dans l'incapacité de s'enfuir, car coincés dans des zones tenues par les insurgés.
"La coordination n'a pas été faite correctement". Pour mettre fin à la crise, l'armée n'a pas hésité à bombarder des zones urbaines et à dépêcher ses hélicoptères de combat. L'état-major fait état de frappes "chirurgicales" et de "précision" permettant d'épargner les civils, mais aussi les otages aux mains des islamistes.
"C'est triste, mais parfois cela arrive dans le brouillard de la guerre. La coordination n'a pas été faite correctement", a déclaré jeudi le ministre en annonçant les décès. Il avait initialement fait état de dix militaires tués mais le porte-parole de l'armée Restituto Padilla a confirmé plus tard que onze soldats avaient péri.
31 décès des forces de l'ordre. Les affrontements avaient éclaté après un raid des forces de sécurité contre une cache supposée d'Isnilon Hapilon, considéré comme le chef de l'EI aux Philippines. Mais les forces de sécurité ont essuyé un échec et des dizaines de combattants sont accourus pour les repousser, avant de partir saccager la ville en brandissant des drapeaux noirs de l'EI.
Par ailleurs, Isnilon Hapilon se trouve probablement toujours dans Marawi, a affirmé mercredi aux journalistes le porte-parole de l'armée, Restituto Padilla. Il a précisé que les forces de sécurité avaient tué 89 islamistes, tandis que les combattants ont, selon l'armée, tué 19 civils. Les décès annoncés jeudi portent à 31 le nombre de membres des forces de sécurité qui ont péri dans les combats.