Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé avoir dit au président américain Donald Trump qu'Israël refuserait, dans le cadre d'un futur plan de paix avec les Palestiniens, de faire partir "ne serait-ce qu'une personne" des colonies en Cisjordanie occupée.
Interrogé vendredi à propos des détails de ce plan de paix que doit proposer l'administration américaine dans la foulée des élections législatives prévues mardi en Israël, le Premier ministre a assuré savoir "ce qui devrait (y) figurer". "J'ai dit (à Donald Trump) qu'il ne devrait pas y avoir le retrait ne serait-ce que d'une seule colonie" en Cisjordanie occupée mentionné dans ce plan, a précisé le Premier ministre, qui brigue un nouveau mandat, dans un entretien à la chaîne israélienne de télévision 13. De même, Israël refusera d'expulser de ces colonies "ne serait-ce qu'une personne", a-t-il affirmé, disant douter que cela serait préconisé par le plan de paix américain.
Des colonies illégales au regard du droit international. Les colonies installées sur les territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967 sont illégales au regard du droit international et une grande partie de la communauté internationale voit en elles un obstacle majeur à la paix. "Le maintien du contrôle (israélien) sur tout le territoire à l'ouest du (fleuve) Jourdain" est une autre condition israélienne avant la mise en place de tout plan de paix initié par les Américains, a affirmé Benjamin Netanyahu. Il a également affirmé que ces conditions avaient été communiquées par le passé au précédent président américain, Barack Obama, puis à Donald Trump, auprès duquel il a insisté sur la question du refus de retrait des colonies. "De ce que je sais, il n'en est pas question" dans la future proposition américaine, a dit Benjamin Netanyahu. "Et si (le plan propose le retrait des colonies), alors Israël n'y souscrira pas".
Des efforts de paix au point mort depuis l'échec de l'administration Obama. Plus de 400.000 Israéliens vivent dans des colonies en Cisjordanie occupée, tandis que 200.000 autres habitent à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé et annexé par Israël. Benjamin Netanyahu se targue régulièrement d'être proche du président américain, tandis que le président palestinien Mahmoud Abbas a lui coupé ses relations avec Washington après la reconnaissance américaine fin 2017 de Jérusalem comme capitale d'Israël. Les Palestiniens affirment que l'administration Trump penche en faveur d'Israël, ce qui discrédite selon eux les États-Unis dans leur rôle historique de médiateur. Les efforts pour une paix israélo-palestinienne sont à l'arrêt depuis l'échec de l'administration Obama en 2014.